Il n'aura pas fallut plus
d'un épisode pour que l'adhésion à la série créée par le
producteur et scénariste canadien Brad Wright soit totale. Le
bonhomme ayant voué jusqu'ici sa carrière de scénariste au
fantastique et à la science-fiction (Au-delà du réel,
l'aventure continue, ou bien les différentes sagas
Stargate),
on pouvait s'attendre à ce que Les Voyageurs du
Temps nous
réserve quelques bonnes surprises. Nos craintes des quinze
premières minutes (relativement 'bourrines')
ayant été balayées d'un simple revers... de scénario, voilà que
nous allions plonger dans le quotidien de cinq voyageurs du futur
dont l'un des points forts allait être la caractérisation. Bien que
débutant sur un concept originellement confus (le transfert de
conscience étant abordé de manière visuellement alambiquée à
laquelle il faudra quelques instants pour s'y adapter), on finit par
comprendre et très naturellement accepter le principe du voyage
temporel à travers la seule conscience d'individus venus d'un futur
dystopique. C'est sur ce fondement que repose la principale
originalité de la série qui jusqu'à maintenant compte vingt-quatre
épisodes divisés en deux saisons (une troisième est déjà en court
de développement et est prévue dans le courant de l'année sur
Netflix).
Eric
McCormack, MacKenzie Porter, Nesta Cooper, Jared Abrahamson et
Reilly Dolman campent respectivement les voyageurs Grant MacLaren,
Marcy Warton, Carly Shannon, Trevor Holden et Philip Pearson,
eux-même à l'origine respectivement nommés sous les noms de code
Voyageur 3468, 3569, 3465, 0115 et 3326 et dont la logique nous sera
bien entendu révélée plus tard. Sans doute moins consciemment que
le voyage dans le temps, Travelers
(titre original de la série) évoque
quelque part le sujet de la réincarnation, même si cet aspect est
évidemment à prendre avec des pincettes. Car le point essentiel des
aventures de nos très attachants voyageurs du futur, c'est les
rapports qu'ils vont entretenir avec leurs hôtes et leur entourage
respectif. Profondément humains, ils vont tour à tour se laisser
glisser vers cet état de conscience qui leur fera réaliser que leur
hôte n'est plus simplement une enveloppe, mais un être chéri par
ses proches. La cohésion du groupe est l'un des aspects parmi les
plus sérieusement étudiés.
Leur
cercle dévoilant quelques failles émotionnelles, on assistera même
à des rapports entre voyageurs et humains du vingt et unième siècle
dépassant largement le cadre de leur mission (laquelle reposant
d'abord essentiellement sur la survie de l'espèce humaine). Car au
delà de l'aspect fantastique des événements, lesquels on le verra
assez rapidement, sont liés à un complot de grande envergure, le
spectateur sera sans doute bouleversé par la relation
qu'entretiendront Marcy Warton et David Miller, un employé à l'aide
sociale qui dans sa grande humanité et son émouvante (ou simplement
apparente) immaturité, est admirablement incarné par l'acteur
canadien Patrick Gilmore.
La
série Les Voyageurs du Temps a
ceci de remarquable qu'elle ne s'enferme pas exclusivement dans un
genre pour s'y astreindre mais offre toute une palette d'approches,
allant de la comédie, au policier, en passant par la romance.
Remarquable en tout point, la série de Brad Wright repose sur une
écriture solide et surtout sur un choix de casting et une
interprétation n'accusant pas la moindre faille. C'est bien simple :
Les Voyageurs du Temps fait
partie de ces séries auxquelles il est pratiquement impossible de
décrocher. On suit avec passion les aventures de ces voyageurs du
temps dont nous n'apprendront finalement que très peu de chose sur
le monde qui est le leur. Peut-être la troisième saison prévue
prochainement sur Netflix
nous
en apprendra-t-elle davantage ? En attendant, plongez-vous corps
et âme dans cette excellente série de science-fiction. Vous ne le
regretterez pas...
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