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dimanche 10 février 2019

La Cellule de Zarkane de Joseph Lubsky (2007) - ★★★★★★★☆☆☆



Je sais bien qu'a priori, cette critique n'a rien à faire ici. Et pourtant, ce blog étant principalement consacré aux séries, téléfilms et émissions de télévision, y consacrer un article sur La Cellule de Zarkane, un roman, m'apparaît plus que logique. Surtout si l'on connaît le parcours de son auteur. Mais avant toute chose, je conseillerai à celles et ceux qui ne connaissent pas cet ouvrage et qui cependant aimeraient un jour le lire d'arrêter là, la lecture de l'article que j'ai décidé de lui consacrer. Car peut-être plus encore que le contenu de l'ouvrage, c'est sans doute la légende qui l'entoure à laquelle il serait dommage d'être confronté bien avant d'en avoir commencé, poursuivi et terminé la lecture...
Pour les autres, ceux que la lecture ou l'écriture indiffèrent, ou le sujet même de ce roman, il n'est peut-être plus un secret que de savoir que derrière le nom de Joseph Lubsky, se cache en réalité l'un de nos animateurs télé préférés. Et lorsque je parle de nous, j'évoque bien évidemment les téléspectateurs, et surtout pas la presse qui s'est très souvent acharnée sur lui. Autre raison pour laquelle j'estime que La Cellule de Zarkane mérite de figurer ici : parce que l'événement qui entoure sa sortie fut suivi de deux apparitions de son auteur à la télévision. Peut-être davantage d'ailleurs, mais en tout cas, sans doute parmi celles qui nous ont certainement le plus éclairé sur ce projet qui se rapproche très sensiblement d'une émission devenue culte mais qui n'a fait l'objet que d'une unique tentative.

Mais avant toute chose, revenons d'abord sur La Cellule de Zarkane à proprement parler. De quoi s'agit-il ? D'un récit tournant autour d'un homme, enfermé dans une cellule, celle du titre, pour un double homicide qu'il affirme ne pas avoir commis. Zarkane revient sur son enfance, auprès de la communauté des gitans, sa famille (qui pourtant, le rejettera). De Mamma Lisa, sa mère, et de Fernand, son père et parrain de la Côte d'Azur. De Laura, son plus grand amour. Le principal personnage s'y présente comme l'accusé innocent d'un double homicide particulièrement atroce qui du fond de sa cellule, se remémore les différentes étapes de sa vie jusqu'à ce jour où il découvrit le corps des deux « femmes » qui partageaient à cemoment très précis, son existence. Accusé, puis très vite condamné. Zarkane se souvient... Pour ne pas devenir fou comme le rappelle comme une litanie un Joseph Lubsky à l'écriture fluide et intelligente. Cultivée, également. Une « surprise », surtout lorsque l'on sait qui se cache derrière cet exotique pseudonyme.
La Cellule de Zarkane est un thriller, plutôt sombre, mais aussi mélancolique et poétique. L'auteur y fait montre d'une belle écriture qui s'affirme surtout durant la seconde moitié, beaucoup plus intéressante au final, que la première qui revient essentiellement à l'époque où, enfant, il fut témoin du suicide de sa mère. Orphelin (son père, qu'il n'a jamais connu, fut le coup d'un soir pour Mamma Lisa), il sera, plus tard, hébergé, puis considéré comme le propre fils de Fernand. Le drame, la descente aux enfers, prend alors des allures de polar à la française. Caricaturé à outrance. Une histoire vraie qui ressemble à peu de chose près à ces fictions en noir et blanc qui devaient sans doute bercer l'existence de ceux qui se fantasmaient déjà en train d'endosser le costume du grand banditisme à la Papa.

Alors oui, il est vrai que La Cellule de Zarkane fait parfois douter de la réalité de son sujet de par l'imagerie poussée à l'extrême de la caricature. Que l'ouvrage démarre assez péniblement. Mais une fois le spectateur immergé, impossible de décrocher. Cette histoire dite vraie prend divers chemins de travers. Entre cet acharnement dont fait preuve la vie auprès du héros, ses rapports à l'amour, à la haine et au meurtre, la « Cellule » du titre revêt peut-être, au final, une autre signification disons, plus profonde et intérieure...
Définitivement, oui. La Cellule de Zarkane a bien droit à ces quelques lignes. Parce que Joseph Lubsky, cet inconnu qui dans la soirée du samedi 12 mai 2007 est apparu le crâne rasé à l'émission animée par Laurent Ruquier « On n'est pas Couché », n'est autre que ce même homme qui quinze ans auparavant, le 26 décembre 1992, piégea un certain nombre de célébrités pour le bonheur des téléspectateurs avec son émission « Le Grand Bluff ». Si vous n'avez toujours pas compris de qui il s'agit, je ne peux, hélas, pas grand chose pour vous...

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