Pire
que « La Machine à Remonter le temps » qui, si l'on
calcule la durée (1h40 environs) et les vingt minutes que nous lui
avons accordé (soit, 20%), s'en sort mieux, la série télévisée
en dix épisodes « Nightflyers » (à laquelle nous avons tout de
même consacré le temps d'un épisode, soit 10%) est là encore, une
amère déception. Amère car la science-fiction est elle aussi un
genre que nous apprécions tout particulièrement. Surtout lorsqu'il
s'agit de space opera comme c'est le cas ici. Nous savions déjà que
cette série créée par Jeff Buhler était, du moins sur le papier,
plutôt alléchante. Il en est tout autrement dès que l'on se plonge
dans les aventures d'un équipage de vaisseau spatial lancé à la
recherche d'un OVNI qui pourrait changer le cours de l'histoire de
notre planète puisque toute existence sur Terre est condamnée.
Bon...
pour commencer, parlons de la scène d'introduction qui éclaire très
objectivement la direction que prendra la série : Horreur et
science-fiction. Épouvante, sans doute, également, même si les
quelques séquences censées nous apporter notre lot de frissons nous
ont laissé de marbre. Les auteurs ont choisi d'ouvrir les hostilités
à travers une séquences durant laquelle nous découvrons rien moins
que deux des principaux personnages mourir. Ce qui la fiche bien
entendu assez mal en terme de suspens puisque l'on découvre que ceux
dont nous partagerons la vie durant dix épisodes finissent par périr
dans d'étranges (et peu crédibles) circonstances. Le genre de
gimmick ultra rebattu (et, faut-il l'avouer, carrément barbant) qui
vise sans doute à nous donner envie de poursuivre plus loin les
investigations.
Ensuite,
présentation du vaisseau, le « Nightfly », et de son
équipage constitué de scientifiques et de pilotes dont la nervosité
de certains membres manque cruellement de crédibilité, surtout si
l'on considère qu'un tel voyage ne peut être envisagé qu'à l'aide
d'un équipage dont tous les membres se doivent d'être d'un
sang-froid et d'une maîtrise de soi inaltérables.
Sans
vouloir jouer les rabats-joie, depuis 1979, année de sortie du
classique de Ridley Scott « Alien, le Huitième Passager, peu
(ou pas) d'auteurs ont réussi à égaler ce chef-d’œuvre mêlant
épouvante et science-fiction. C'est donc toujours avec un certain
engouement que l'on découvre un nouveau film, ou une nouvelle série,
en espérant y trouver le renouveau du genre.
Malheureusement,
ce ne sera pas pour cette fois-ci. Le premier épisode de
« Nightflyers » étant absolument inintéressant,
difficile d'avoir envie de prolonger l'expérience. D'ailleurs, nous
n'irons pas plus loin puisque la suite semble devoir nous donner
raison. Rencontre du troisième type ou non, il y a certains éléments
qui rebutent d'entrée de jeu. Outre l'équipage cité plus haut,
nous apprenons notamment que se trouve enfermé dans une
chambre-cellule, un télépathe. Et plutôt que de le décrire comme
un être éminemment intelligent, les auteurs le décrivent comme un
personnage relativement peu engageant, imbu, et se servant de son pouvoir de
télépathie afin de prendre le contrôle de la pensée des autres
passagers. Et ce, toujours pour des raisons qui ne lui font
malheureusement pas honneur. Certaines séquences dont la teneur en
effroi reste encore à prouver (nous avons suivi ces scènes sans
ressentir la moindre émotion) s'offrent des effets-spéciaux
pitoyables qui renvoient au pires films de fantômes actuels
(surimpression de visages démoniaques).
Le
récit offre des péripéties dont l'accumulation et les diverses
directions qu'elles prennent laissent totalement froid. On se fiche
du sort des passagers. L'ennui s'installe très rapidement,
« Nightflyers » manquant totalement d'ampleur. Trop
brouillon, les auteurs ne profitent pas de ce premier épisode pour
caractériser les personnages. L'horreur y est gratuite, la
psychologie des personnages au ras des pâquerettes, et quant au
sujet, il se disperse en une multitude de sous-intrigues qui
opacifient et alourdissent exagérément le propos. De la sous
science-fiction pour néophytes pré-pubères. Ridley Scott et peut
dormir sur ses deux oreilles : ça n'est certainement pas Jeff
Buhler et « Nightflyers » qui le détrôneront...
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