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mercredi 14 août 2019

Another Life d'Aaron Martin (2019) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆



''Vas te faire foutre'', ''Pétasse'', ''bordel'', ''putain d'alarme'', et j'en passe... voilà le genre d'expressions que l'on ne s'attend pas à découvrir parmi les membres d'un équipage de vaisseau spatial dont la mission est des plus délicate : entrer en contact avec une civilisation extraterrestre depuis qu'un immense vaisseau a atterri sur la surface de notre planète. Un voyage interstellaire promettant autant de tensions qu'un certain Alien avec, de surcroît, une caractérisation de ses personnages poussée dans ses derniers retranchements. Des coursives inquiétantes, une menace imminente, voilà ce que promettait le teaser. Du moins celui que proposait Netflix en préambule. Sauf que le réalisateur Aaron Martin, notamment scénariste de divers épisodes de tout un tas de séries canadiennes (au hasard, Degrassi : La Nouvelle Génération entre 2002 et 2007 ou plus récemment, Slasher dont la troisième saison est diffusée cette année) n'ayant pas le talent de Ridley Scott ni de beaucoup d'autres réalisateurs d’œuvres de science-fiction, Another Life tombe littéralement à plat.

Ambiance spatiale de jeu vidéo, caractérisation des personnages au ras des pâquerettes, rythme du récit léthargique, personnages tantôt amorphes, tantôt ''surexcités'', cette série produite et diffusée en 2019 sur la plate-forme Netflix est absolument indigeste. Piochant à pleines mains dans un certain nombre de références, l’inutilité de Another Life saute aux yeux et aux oreilles à chaque entournure. L'un des soucis majeurs est le peu de cas que fera le spectateur de chacun des personnages tant le réalisateur semble avoir oublié de lui offrir une personnalité suffisamment profonde pour le rendre attachant. Non seulement, on se fiche du sort de chacun, mais leur façon systématiquement trop abrupte de communiquer avec leur prochain confine à la bétise et rend l'expérience bougrement inconfortable.

Sujet au demeurant fort intéressant, Another Life profite de cette mode permettant de scinder l’intrigue en deux parties. Entre les séquences tournées à bord d'un vaisseau esthétiquement convainquant mais au ''charme'' relativement inquiétant (pas le genre de monument qui laisse une même impression positive qu'un Star Trek : la Nouvelle Génération pour ne citer que cet exemple) et des passages situés sur Terre, le passage de l'un à l'autre rompt sans cesse le rythme du récit. Concernant les personnages, si le pluralisme racial est une donnée logique et désormais approuvée depuis des décennies, on frise ici le ridicule à travers ce personnage androgyne poussé à l'extrême à travers ses tenues et son maquillage qui en font davantage un transsexuel qu'un individu aux traits purement féminins. Au fond, pourquoi pas ? On se demande alors dans quelles proportions la psychologie de ces astronautes a été prise en compte au moment de leur sélection. Bien entendu, on notera également que la totalité des interprètes (si je ne me trompe pas) ont moins de quarante ans, ce qui à vrai dire, en ces temps où le jeunisme est la norme, n'étonnera plus grand monde à part les plus vieux d'entre nous.

Mais je parle là de détails qui n'auront d'importance que pour certains tandis que les autres, que j'imagine être les plus jeunes des téléspectateurs, y demeureront sans doute indifférents. Au delà de ces insupportables gimmicks qui ne sont jamais contrebalancés par de quelconques qualités visuelles (les effets-spéciaux n'ont rien de remarquable), scénaristiques (l'écriture est d'une pauvreté souvent... déprimante!) ou du point de vue de l'interprétation (là encore, rien de génial si l'on tient compte du fait que les acteurs sont en roue libre), Another Life déçoit surtout par son manque total d'ambition. Un véritable naufrage intergalactique, manquant de finesse, et donc parfois trop bourrin dans son approche. kitsch avant son heure...

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