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vendredi 19 novembre 2021

Les envoûtés (The Possessed) de Jerry Thorpe (1977) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Les envoûtés (dont le titre original est The Possessed et n'a donc rien à voir avec Les envoutés/The Believers réalisé dix ans plus tard par John Schlesinger) marche sur les traces de L'exorciste que le réalisateur William Friedkin nous asséna quatre ans auparavant. Les comparaisons sont si évidentes que l’œuvre télévisuelle de Jerry Thorpe apparaît plus comme un plagiat que comme une réelle alternative au monument de l'effroi que représenta en 1973 L'exorciste. Beaucoup de cinéastes se sont essayés avant et après au genre ''diabolique'' en passant par des approches bien différentes. En 1968, Rosemary's Baby de Roman Polanski distillait un véritable climat de paranoïa avec le viol de son héroïne par Satan lui-même et l'arrivée prochaine et supposée de son engeance. En 1976, le jeune Damien était lui-même la réincarnation du Diable dans le classique La malédiction de Richard Donner. Quant à Stuart Rosenberg, il devait mettre en scène quatre ans plus tard un autre classique du genre avec Amityville, la maison du diable dans lequel une famille était directement aux prises avec le Malin. Face à ces références inaltérables mais surtout, en comparaison du film qu'il pille sans vergogne, Les envoûtés aura bien du mal à faire l'unanimité. L'intrigue se déroule dans un collège pour jeunes filles. C'est là que de curieux événements vont se produire. En effet, le feu s'y déclare à plusieurs reprises et apparemment sans raison valable. Ou du moins sans aucune logique. Des rideaux prennent feu. Une étudiante également. Mais le pire survient lorsque l'un des professeurs, Paul Winjam (Harrison Ford qui la même année tiendra son premier vrai grand rôle au cinéma avec Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir), se transforme en torche humaine et meurt de ses blessures...


L'une des étudiantes est rapidement soupçonnée d'en être la cause en la personne de Weezie Sumner qu'interprète l'actrice Ann Dusenberry. L'adolescente a beau arborer un joli minois, la pauvre ne fait malheureusement pas le poids face à une Linda Blair sur laquelle William Friedkin misa tous ses atouts quatre ans auparavant. Notons également la présence de Diana Scarwid, visible la même année dans l'un des épisodes de la célèbre série télévisée policière américaine Starsky et Hutch et ici dans la peau de l'insupportable pleureuse de service, la jeune Lane qui tout comme Linda Blair/Regan ira séjourner à l’hôpital sans pour autant porter sur elle le moindre stigmate diabolique. Mais la présence d'Ann Dusenberry dans la peau de la jeune héroïne supposée possédée (ou envoûtée comme le veut le titre français) demeure encore ce qu'il y a de moins ressemblant avec le film de William Friedkin. Non, les rapports qu'entretient Les envoûtés avec L'exorciste sont ailleurs. Et même, il faut le dire, ceux-ci sont en nombre important. En effet, tout comme dans le chef-d’œuvre de William Friedkin, l'intrigue confronte les événements au père Kevin Leahy (l'acteur James Farentino) qui par extension et par obligation va se fondre dans la peau d'un exorciste. Mais là encore, pas de quoi se pâmer. Malgré tout le talent qu'on lui connaît, James Farentino n'a ici ni le niveau de Jason Miller, ni celui de Max Von Sydow. Il faut dire que la mise en scène et le scénario sont si plats qu'il paraissait difficile de faire des miracles.


Même lorsque Jerry Thorpe a l'outrecuidance de pomper honteusement quelques-unes des séquences emblématiques de L'exorciste pour n'en produire que de mièvres avatars sans saveurs. Comment, en effet, ne pas se référer au long-métrage de William Friedkin lorsque Louise Gelson (Joan Hackett) montre enfin son vrai visage lors des derniers instants. Le teint blême, les lèvres bleues et le rire démoniaque, celle-ci ne se met-elle pas à vomir au visage du père Kevin Leahy ? Mieux : quelques instants plus tard, une fois le Mal ayant choisi de se transférer dans le corps du prêtre, celui-ci ne se suicide-t-il pas en se jetant dans l'eau d'une... piscine ?!? Ouais, ben, heu, l'idée est stupide mais bon, ça fait quand même moins mal que de traverser une fenêtre pour choir tout en bas d'un très grand escalier ! Hum ? La comparaison entre les deux œuvres est sinon pitoyable, du moins amusante, l'une ne faisant très clairement pas le poids face à la seconde. Un téléfilm mollement réalisé et pas ou très, très, très peu effrayant (la chose pourra fonctionner sur les 5/10 ans si leurs parents ne veillent pas à ce qu'ils aient le regard détourné). Bof, bof !!!

 

2 commentaires :

  1. Vu à la télé à la même époque que " Le triangle du diable ", j'en avais fait quelques cauchemars et c'était la folie au collège, tout le monde parlait de ça.
    C'est vrai qu'en le revisionnant, c'est plutôt médiocre ... la mémoire est décidément un animal trompeur.
    Merci.

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