Les envoûtés
(dont
le titre original est The Possessed et
n'a donc rien à voir avec Les envoutés/The
Believers
réalisé dix ans plus tard par John Schlesinger) marche sur les traces
de L'exorciste
que le réalisateur William Friedkin nous asséna quatre ans
auparavant. Les comparaisons sont si évidentes que l’œuvre
télévisuelle de Jerry Thorpe apparaît plus comme un plagiat que
comme une réelle alternative au monument de l'effroi que représenta
en 1973 L'exorciste.
Beaucoup de cinéastes se sont essayés avant et après au genre
''diabolique'' en passant par des approches bien différentes. En
1968, Rosemary's Baby
de Roman Polanski distillait un véritable climat de paranoïa avec
le viol de son héroïne par Satan lui-même et l'arrivée prochaine
et supposée de son engeance. En 1976, le jeune Damien était
lui-même la réincarnation du Diable dans le classique La
malédiction
de Richard Donner. Quant à Stuart Rosenberg, il devait mettre en
scène quatre ans plus tard un autre classique du genre avec
Amityville, la maison du diable
dans lequel une famille était directement aux prises avec le Malin.
Face à ces références inaltérables mais surtout, en comparaison
du film qu'il pille sans vergogne, Les envoûtés
aura bien du mal à faire l'unanimité. L'intrigue se déroule dans
un collège pour jeunes filles. C'est là que de curieux événements
vont se produire. En effet, le feu s'y déclare à plusieurs reprises
et apparemment sans raison valable. Ou du moins sans aucune logique.
Des rideaux prennent feu. Une étudiante également. Mais le pire
survient lorsque l'un des professeurs, Paul Winjam (Harrison Ford qui
la même année tiendra son premier vrai grand rôle au cinéma avec
Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir),
se transforme en torche humaine et meurt de ses blessures...
L'une
des étudiantes est rapidement soupçonnée d'en être la cause en la
personne de Weezie Sumner qu'interprète l'actrice Ann Dusenberry.
L'adolescente a beau arborer un joli minois, la pauvre ne fait
malheureusement pas le poids face à une Linda Blair sur laquelle
William Friedkin misa tous ses atouts quatre ans auparavant. Notons
également la présence de Diana Scarwid, visible la même année
dans l'un des épisodes de la célèbre série télévisée policière
américaine Starsky et Hutch
et ici dans la peau de l'insupportable pleureuse de service, la jeune
Lane qui tout comme Linda Blair/Regan ira séjourner à l’hôpital
sans pour autant porter sur elle le moindre stigmate diabolique. Mais
la présence d'Ann Dusenberry dans la peau de la jeune héroïne
supposée possédée (ou envoûtée comme le veut le titre français)
demeure encore ce qu'il y a de moins ressemblant avec le film de
William Friedkin. Non, les rapports qu'entretient Les
envoûtés
avec L'exorciste
sont ailleurs. Et même, il faut le dire, ceux-ci sont en nombre
important. En effet, tout comme dans le chef-d’œuvre de William
Friedkin, l'intrigue confronte les événements au père Kevin Leahy
(l'acteur James Farentino) qui par extension et par obligation va se
fondre dans la peau d'un exorciste. Mais là encore, pas de quoi se
pâmer. Malgré tout le talent qu'on lui connaît, James Farentino
n'a ici ni le niveau de Jason Miller, ni celui de Max Von Sydow. Il
faut dire que la mise en scène et le scénario sont si plats qu'il
paraissait difficile de faire des miracles.
Même
lorsque Jerry Thorpe a l'outrecuidance de pomper honteusement
quelques-unes des séquences emblématiques de L'exorciste
pour n'en produire que de mièvres avatars sans saveurs. Comment, en
effet, ne pas se référer au long-métrage de William Friedkin
lorsque Louise Gelson (Joan Hackett) montre enfin son vrai visage
lors des derniers instants. Le teint blême, les lèvres bleues et le
rire démoniaque, celle-ci ne se met-elle pas à vomir au visage du
père Kevin Leahy ? Mieux : quelques instants plus tard,
une fois le Mal ayant choisi de se transférer dans le corps du
prêtre, celui-ci ne se suicide-t-il pas en se jetant dans l'eau
d'une... piscine ?!? Ouais, ben, heu, l'idée est stupide mais
bon, ça fait quand même moins mal que de traverser une fenêtre
pour choir tout en bas d'un très grand escalier ! Hum ? La
comparaison entre les deux œuvres est sinon pitoyable, du moins
amusante, l'une ne faisant très clairement pas le poids face à la
seconde. Un téléfilm mollement réalisé et pas ou très, très,
très peu effrayant (la chose pourra fonctionner sur les 5/10 ans si
leurs parents ne veillent pas à ce qu'ils aient le regard détourné).
Bof, bof !!!
Vu à la télé à la même époque que " Le triangle du diable ", j'en avais fait quelques cauchemars et c'était la folie au collège, tout le monde parlait de ça.
RépondreSupprimerC'est vrai qu'en le revisionnant, c'est plutôt médiocre ... la mémoire est décidément un animal trompeur.
Merci.
bonjour ou trouvé se téléfilm sur le net????
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