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samedi 30 octobre 2021

In Search of Darkness de David A. Weiner (2021) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Netflix, Amazon Prime Video, Salto, Apple TV, Disney+... les plate-formes de streaming se multiplient comme des petits pains depuis ces dernières années. L'une d'elles a choisi de ne diffuser que des programmes horrifiques. Il s'agit de Shadowz. Et parmi ses programmes, celle-ci propose le documentaire en quatre parties intitulé In Search of Darkness. Une anthologie entièrement consacrée au cinéma d'horreur des années quatre-vingt. Il est d'ailleurs impossible de se tromper sur la marchandise puisqu'elle est sous-titrée A Journey Into Iconic '80s Horror ! La première partie couvre la période située entre 1980 et 1982. Réalisé par l'ancien assistant de la direction américain David A. Weiner, In Search of Darkness a la particularité de convier à ce retour au cœur des années quatre-vingt un panel très large de témoins de cette époque. Des acteurs, dont Tom Atkins qui fut notamment l'un des principaux interprètes de The Fog ou Halloween III, Doug Bradley, le Pinhead de la franchise Hellraiser, l'actrice Lori Cardille qui fut l'héroïne féminine exclusive du troisième volet de la saga sur les zombies de George Romero Day of the Dead, les réalisateurs John Carpenter (Fog, The Thing, They Live), Larry Cohen (Q), Joe Dante -The Howling) ou Stuart Gordon (From Beyond) et bien d'autres personnages encore. Ce premier épisode est découpé en plusieurs parties. Après que les intervenants nous aient donné une liste de leurs films d'horreur préférés, le documentaire entre dans le vif du sujet. L'on apprend tout d'abord en préambule que le genre était méprisé par les grands studios et une certaine presse.


Les témoins nous expliquent alors pourquoi le public se passionne pour le cinéma d'horreur. Ce désir irrépressible de se faire peur tout en sachant que l'on ne craint rien devant son écran de télévision ou confortablement installé dans une salle de cinéma. Certains évoquent même les effets thérapeutiques que peut entraîner la vision de tel ou tel film d'horreur. Allez donc expliquer cela à un individu qui justifie par exemple l'acte d'un tueur de masse après qu'il ait regardé Vendredi 13 ou Halloween ! Les années quatre-vingt aux États-Unis,c'était aussi et surtout l'époque de la chaîne MTV et de ses classements musicaux. La seconde partie, elle, se penche sur l'arrivée dans les chaumières de la VHS. Le cinéma entre désormais chez les gens et offre aux amateurs de cinéma d'horreur, l'occasion de découvrir chez eux des dizaines, des centaines, voire des milliers de films qu'ils n'auraient pas eu la chance de voir autrement. Une révolution qui va peu à peu laisser la place au câble pour lequel seront produits des bandes horrifiques à petit budget dont les qualités seront discutables. Les témoins reviennent également sur les jaquettes des films qui, il faut l'avouer, on beaucoup perdu de leur qualité par la suite. La troisième partie se penche quant à elle sur l'explosion des effets-spéciaux qui à l'époque ne recouraient pas encore aux images de synthèse mais sur le prodigieux travail d'artistes que l'on peut encore aujourd'hui considérer comme des génies. Tom Savini, Rob Bottin, Rick Baker, Dick Smith... Des hommes qui ont donné vie aux fantasmes des réalisateurs les plus exigeants comme nous le prouveront certains extraits de films tel An American Werewolf in London, The Howling et peut-être plus encore The Thing et son incroyable démonstration de force en matière d'effets-spéciaux...


Cette première partie de In Search of Darkness fait comme l'on s'en doute l'objet de nombreuses anecdotes. Les intervenants étant en nombre important, le rythme est particulièrement enlevé. Chaque acte étant séparé par une sélection de longs-métrages sur lesquels ils reviennent tous, le principe permet ainsi au téléspectateur de faire travailler sa mémoire et surtout de tester ses connaissances en matière de cinéma d'horreur. Si une très grande majorité des films qui y sont présentés à travers moult extraits sont forcément bien connus des amateurs de films d'horreur et d'épouvante, In Search of Darkness est une excellente entrée en matière pour les néophytes qui désireraient se pencher sur ce type de films. Retrouver John Carpenter, Jeffrey Combs et la toujours aussi désirable Barbara Crampton (Re Animator, From Beyond), Keith Davis (The Thing, They Live), Nick Castle (Hallowween) et des dizaines d'autre acteurs, réalisateurs, critiques (John Bloom), scénaristes est un pur plaisir. In Search of Darkness ne peut que laisser parler sa fibre nostalgique au spectateur puisque ici, plus que le cinéma d'horreur, c'est toute une époque qui renaît de ses cendres. Un engouement qui se répercute même désormais à travers certains films et séries situant leur action à cette époque bien précise. On rangera d'emblée In Search of Darkness aux côté des deux volets du documentaire This is Horror de John Simmons et Rick Marchesano sortis en 1986 ou de Terror in the Aisle d'Andrew J. Kuehn qui lui vit le jour deux ans auparavant... Notons que Netflix propose actuellement la série de documentaires The Movies that Made us dont le panel de genres est plus élargi mais qui propose quelques très intéressantes séquences consacrées à quelques grands films fantastiques...

 

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