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mardi 7 mars 2023

Dans l'enfer de la captivité (Girl in the Box) de Stephen Kemp (2016) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Dans l'enfer de la captivité... Voilà un titre qui fleure bon le téléfilm familial du dimanche après-midi. Le titre original Girl in the Box est déjà plus énigmatique et se réfère directement à l'épouvantable calvaire que vécut la jeune Colleen Stan qui après être montée dans le véhicule du couple formé par Janice et Cameron Hooker le 19 mai 1977 devint leur esclave sexuelle et leur souffre-douleur durant sept années ! Ce jour là, Collen se rendait en auto-stop chez un ami dont elle devait fêter l'anniversaire. Le hasard fit qu'après deux refus, la jeune femme accepta de monter à bord du fourgon des Hooker. Un couple d'apparence normale accompagné de leur tout jeune bébé (contrairement au téléfilm qui décrit la naissance beaucoup plus tardive de celui-ci), mettant ainsi la jeune femme en confiance. Pourtant, c'est bien dans un terrible piège que tombera Collen qui vivra alors un véritable supplice auprès de ses deux bourreaux. L'intrigue peut passablement faire penser à l'épouvantable récit tournant autour de Sylvia Likens qui elle-même vécu un véritable calvaire dans les années soixante, victime d'une tortionnaire du nom de Gertrude Nadine Baniszewski et dont le réalisateur Gregory M. Wilson tira un long-métrage épouvantablement incommodant lui-même basé sur un ouvrage littéraire écrit par le romancier américain Jack Ketchum. Mais ce qui fait la spécificité du fait-divers concernant Collen Stan, de ses tortionnaires et donc partiellement du téléfilm de Stephen Kemp provient du fait que la jeune femme fut non seulement kidnappée et victime de chantages affectifs assimilés à de la torture mentale mais qu'en plus, elle ''vivait'' enfermée vingt-deux heures sur vingt-quatre dans une boite en forme de cercueil placé sous le lit-même de Janice et Cameron Hooker. Éloignée de sa famille, ne laissant donc logiquement aucune nouvelle et les voisins de ses geôliers n'étant même pas au courant de sa présence dans leur demeure, il faudra attendre 1984 pour que la jeune femme désormais âgée de vingt-sept ans parvienne à se libérer de leur emprise...


Dans l'enfer de la captivité ne se penche absolument pas sur le passé des uns et des autres. Tout juste quelques flash-back mentionneront la vie que connaissait jusque là Collen Stan. Une échappatoire mentale qui lui permet de tenir bon, ne serait-ce que pour de très courtes durées. Soumise à celui qu'elle a épousé, Janice Hooker (l'atrice Zelda Williams) vit mal la présence de la jeune femme, d'autant plus qu'elle attend un enfant et qu'elle voit d'un assez mauvais œil la relation ambiguë qu'établie Cameron (Zane Holzt) avec sa nouvelle victime (le début du téléfilm montre que le couple vient tout juste de se débarrasser du corps d'une précédente jeune femme). Bien que le téléfilm ait choisi de conserver les véritables identités des bourreaux et de Collen Stan, le scénario change drastiquement certains aspects du fait-divers, rendant ainsi les événements ''infiniment'' plus ''supportables''. En effet, des vingt-deux heures sur vingt-quatre d'enfermement que la véritable Collen Stan devait subir, la durée semble avoir été revue à la baisse. Quant au cercueil, l'intrigue ne le situe plus sous le lit des Hooker mais à la cave. Ce qui peut passer pour un détail rend pourtant les choses très légèrement moins troublantes. Trop lisse et donc insuffisamment frondeur, Dans l'enfer de la captivité se montre nettement moins dérangeant que la plupart des documentaires et reportages sur le sujet facilement disponibles sur la toile. Le téléfilm offre en effet peu d'occasions d'être véritablement incommodés par l'enfer vécu par la jeune femme malgré une interprétation satisfaisante d'Addison Timlin et de ses deux principaux partenaires. Il reste donc au téléspectateur de se remettre dans le contexte épouvantable du fait-divers tel qu'il fut vécu par Collen Stan et ensuite relégué par divers médias pour se rendre réellement compte de l'horreur d'une telle situation. Face à des films monstres tels que le long-métrage de Gregory M. Wilson cité plus haut ou le tout aussi psychologiquement déplaisant Megan Is Missing de Michael Goi, le téléfilm de Stephen Kemp a peu de chance de rester dans les mémoires des téléphages...

 

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