Dans l'enfer de la
captivité...
Voilà un titre qui fleure bon le téléfilm familial du dimanche
après-midi. Le titre original Girl in the Box
est déjà plus énigmatique et se réfère directement à
l'épouvantable calvaire que vécut la jeune Colleen Stan qui après
être montée dans le véhicule du couple formé par Janice et
Cameron Hooker le 19 mai 1977 devint leur esclave sexuelle et leur
souffre-douleur durant sept années ! Ce jour là, Collen se
rendait en auto-stop chez un ami dont elle devait fêter
l'anniversaire. Le hasard fit qu'après deux refus, la jeune femme
accepta de monter à bord du fourgon des Hooker. Un couple
d'apparence normale accompagné de leur tout jeune bébé
(contrairement au téléfilm qui décrit la naissance beaucoup plus
tardive de celui-ci), mettant ainsi la jeune femme en confiance.
Pourtant, c'est bien dans un terrible piège que tombera Collen qui
vivra alors un véritable supplice auprès de ses deux bourreaux.
L'intrigue peut passablement faire penser à l'épouvantable récit
tournant autour de Sylvia Likens qui elle-même vécu un véritable
calvaire dans les années soixante, victime d'une tortionnaire du nom
de Gertrude Nadine Baniszewski et dont le réalisateur Gregory M.
Wilson tira un long-métrage épouvantablement incommodant lui-même
basé sur un ouvrage littéraire écrit par le romancier américain
Jack Ketchum. Mais ce qui fait la spécificité du fait-divers
concernant Collen Stan, de ses tortionnaires et donc partiellement du
téléfilm de Stephen Kemp provient du fait que la jeune femme fut
non seulement kidnappée et victime de chantages affectifs assimilés
à de la torture mentale mais qu'en plus, elle ''vivait'' enfermée
vingt-deux heures sur vingt-quatre dans une boite en forme de
cercueil placé sous le lit-même de Janice et Cameron Hooker.
Éloignée de sa famille, ne laissant donc logiquement aucune
nouvelle et les voisins de ses geôliers n'étant même pas au
courant de sa présence dans leur demeure, il faudra attendre 1984
pour que la jeune femme désormais âgée de vingt-sept ans parvienne
à se libérer de leur emprise...
Dans l'enfer de la
captivité ne
se penche absolument pas sur le passé des uns et des autres. Tout
juste quelques flash-back mentionneront la vie que connaissait jusque
là Collen Stan. Une échappatoire mentale qui lui permet de tenir
bon, ne serait-ce que pour de très courtes durées. Soumise à celui
qu'elle a épousé, Janice Hooker (l'atrice Zelda Williams) vit mal
la présence de la jeune femme, d'autant plus qu'elle attend un
enfant et qu'elle voit d'un assez mauvais œil la relation ambiguë
qu'établie Cameron (Zane Holzt) avec sa nouvelle victime (le début
du téléfilm montre que le couple vient tout juste de se débarrasser
du corps d'une précédente jeune femme). Bien que le téléfilm ait
choisi de conserver les véritables identités des bourreaux et de
Collen Stan, le scénario change drastiquement certains aspects du
fait-divers, rendant ainsi les événements ''infiniment'' plus
''supportables''. En effet, des vingt-deux heures sur vingt-quatre
d'enfermement que la véritable Collen Stan devait subir, la durée
semble avoir été revue à la baisse. Quant au cercueil, l'intrigue
ne le situe plus sous le lit des Hooker mais à la cave. Ce qui peut
passer pour un détail rend pourtant les choses très légèrement
moins troublantes. Trop lisse et donc insuffisamment frondeur, Dans
l'enfer de la captivité
se montre nettement moins dérangeant que la plupart des
documentaires et reportages sur le sujet facilement disponibles sur
la toile. Le téléfilm offre en effet peu d'occasions d'être
véritablement incommodés par l'enfer vécu par la jeune femme
malgré une interprétation satisfaisante d'Addison Timlin et de ses
deux principaux partenaires. Il reste donc au téléspectateur de se
remettre dans le contexte épouvantable du fait-divers tel qu'il fut
vécu par Collen Stan et ensuite relégué par divers médias pour se
rendre réellement compte de l'horreur d'une telle situation. Face à
des films monstres tels que le long-métrage de Gregory M. Wilson
cité plus haut ou le tout aussi psychologiquement déplaisant Megan
Is Missing de
Michael Goi, le téléfilm de Stephen Kemp a peu de chance de rester
dans les mémoires des téléphages...
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire