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lundi 13 mai 2024

A Creepshow Holiday Special : Shapeshifters Anonymous de Greg Nicotero (2020) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

La franchise Creepshow couvre une période qui démarre il y a plus de quarante ans, en 1982, lorsque sort le film culte et éponyme du réalisateur américain George Romero. Sur la base d'un script écrit par le plus populaire des romanciers spécialisés dans l'épouvante Stephen King, Creepshow se décompose en cinq segments. Cinq sketchs horrifiques entrecoupés de séquences animées de type Comics ! Cinq ans plus tard sortira sur les écrans une première suite sobrement intitulée Creepshow 2 et cette fois-ci réalisée par Michael Gornick et écrite par George Romero et Lucille Fletcher. Trois sketchs d'excellentes factures composent cette séquelle dont Le radeau issu d'une nouvelle intitulée The Raft, écrite par Stephen King et parue dans le génial recueil de nouvelles Skeleton Crew en 1985. Un troisième long-métrage verra le jour beaucoup plus tard, en 2006, mais tellement médiocre qu'il ne connaîtra que de rares diffusions dans les salles de cinéma américaines tandis que dans le reste du monde, Creepshow 3 sortira directement en vidéo. Dès 2019, la franchise réapparaîtra sous la forme d'une série qui actuellement est constituée de quatre saisons de qualité pour un total de vingt-trois épisodes auxquels l'on ajoutera trois segments supplémentaires mais indépendants et donc hors saisons parmi lesquels, A Creepshow Holiday Special : Shapeshifters Anonymous. Nous sommes en 2020 et cet épisode spécialement tourné pour Noël réalisé par Greg Nicotero met en scène les membres d'un club secret réunissant divers types de thérianthropes. Alors que j'étais persuadé qu'il s'agissait de l'un de ces néologismes qui fleurissent depuis quelques années, le terme existerait en fait depuis le tout début du vingtième siècle, période durant laquelle il fut notamment utilisé en Europe ainsi que dans le folklore asiatique ! Mot-valise, le terme de thérianthropie provient deux deux mots tronqués signifiant pour l'un animal sauvage (thêríon) et pour l'autre être humain (ánthrôpos). L'on voit donc ainsi où veulent très précisément en venir le réalisateur et le scénariste J.A. Konrath. Car ce club très spécial auprès duquel tente d'obtenir de l'aide Robert Weston (l'acteur Adam Pally) est formé d'une poignée d'hommes et de femmes qui lorsque apparaît la Pleine Lune se transforment en autant de créatures diverses.


Irena Reid (Anna Camp) devient une guépard-garou, Scott Howard (Pete Burris) se change en tortue-garou tandis qu'Andy McDermott (Frank Nicotero, qui est le cousin du réalisateur) se transforme en cochon-garou... Quant aux deux autres membres du club des thérianthropes, Phyllis Allenbee (Candy McLellan) n'est pas une véritable métamorphe mais fascinée par le phénomène elle s'est elle-même intégrée au groupe alors que pour Ryan (Derek Russo), le problème est d'un tout autre ordre: muet comme une carpe, il ne parle jamais et personne ne sait en quelle créature il se transforme ! Si Robert est venu frappé à la porte du club, c'est parce que malgré lui il tue des gens. Irena, pourtant, le rassure en lui affirmant que ses victimes sont toutes de méchantes personnes. Bien que les membres du groupe se soutiennent entre eux, ils ont tous un ennemi en commun : le Père Noël... qui comme pas grand monde ne le sait certainement chasse avec l'aide de ses lutins, tous les thérianthropes qu'il rencontre sur son chemin. Et justement, ce jour-là, il décide de se lancer à l'attaque du club... Le bon gros homme tout de rouge vêtu nous est donc présenté sous un mauvais jour dans cet épisode qui consacre malgré tout une bonne partie de son histoire à l'humour. Comment ne pas sourire en effet devant cette galerie de monstres plus drôles que réellement effrayants ? La palme revenant sans doute à Frank Nicotero, lequel cabotine à mort. Dans l'esprit des films originaux et tout comme pour la série, l'épisode est ponctué de quelques animations figées dans des bulles, ce qui permet notamment de montrer l'attaque du club sans pour autant que tout ou grande partie du budget ne parte dans les effets-spéciaux. Les codes couleurs y sont également parfois respectés, entre rouges, verts, mauves, jaunes et bleus criards. Sans être mauvais, A Creepshow Holiday Special : Shapeshifters Anonymous demeure malgré tout très léger. Ce qui est regrettable au vu de certaines séquences comme celle se situant dans l'appartement de Robert Weston, laquelle était la promesse d'une ambition malheureusement revue à la baisse à travers un épisode se déroulant ensuite au sein d'un décor unique et minimaliste. Les maquillages sont ensuite gentillets, voire quelque peu ridicules. En tout cas, pas effrayants pour un sou. Tout comme les transformations d'ailleurs. Telle celle de Ryan, filmée en ombres chinoises, sans doute pour là encore faire des économies sur le budget. Bref, un épisode sympa, mais qui dont le sujet a malheureusement un peu trop tendance à stagner...

 

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