La
franchise Creepshow couvre
une période qui démarre il y a plus de quarante ans, en 1982,
lorsque sort le film culte et éponyme du réalisateur américain
George Romero. Sur la base d'un script écrit par le plus populaire
des romanciers spécialisés dans l'épouvante Stephen King,
Creepshow
se décompose en cinq segments. Cinq sketchs horrifiques entrecoupés
de séquences animées de type Comics !
Cinq ans plus tard sortira sur les écrans une première suite
sobrement intitulée Creepshow 2
et cette fois-ci réalisée par Michael Gornick et écrite par George
Romero et Lucille Fletcher. Trois sketchs d'excellentes factures
composent cette séquelle dont Le
radeau
issu d'une nouvelle intitulée The
Raft,
écrite par Stephen King et parue dans le génial recueil de
nouvelles Skeleton
Crew
en 1985. Un troisième long-métrage verra le jour beaucoup plus
tard, en 2006, mais tellement médiocre qu'il ne connaîtra que de
rares diffusions dans les salles de cinéma américaines tandis que
dans le reste du monde, Creepshow 3
sortira directement en vidéo. Dès 2019, la franchise réapparaîtra
sous la forme d'une série qui actuellement est constituée de quatre
saisons de qualité pour un total de vingt-trois épisodes auxquels
l'on ajoutera trois segments supplémentaires mais indépendants et
donc hors saisons parmi lesquels, A
Creepshow Holiday Special : Shapeshifters Anonymous.
Nous sommes en 2020 et cet épisode spécialement tourné pour Noël
réalisé par Greg Nicotero met en scène les membres d'un club
secret réunissant divers types de thérianthropes.
Alors
que j'étais persuadé qu'il s'agissait de l'un de ces néologismes
qui fleurissent depuis quelques années, le terme existerait en fait
depuis le tout début du vingtième siècle, période durant laquelle
il fut notamment utilisé en Europe ainsi que dans le folklore
asiatique ! Mot-valise, le terme de thérianthropie
provient deux deux mots tronqués signifiant pour l'un animal sauvage
(thêríon) et pour l'autre être humain (ánthrôpos). L'on voit
donc ainsi où veulent très précisément en venir le réalisateur
et le scénariste J.A. Konrath. Car ce club très spécial auprès
duquel tente d'obtenir de l'aide Robert Weston (l'acteur Adam Pally)
est formé d'une poignée d'hommes et de femmes qui lorsque apparaît
la Pleine Lune se transforment en autant de créatures diverses.
Irena
Reid (Anna Camp) devient une guépard-garou, Scott Howard (Pete
Burris) se change en tortue-garou tandis qu'Andy McDermott (Frank
Nicotero, qui est le cousin du réalisateur) se transforme en
cochon-garou... Quant aux deux autres membres du club des
thérianthropes, Phyllis Allenbee (Candy McLellan) n'est pas une
véritable métamorphe mais fascinée par le phénomène elle s'est
elle-même intégrée au groupe alors que pour Ryan (Derek Russo), le
problème est d'un tout autre ordre: muet comme une carpe, il ne
parle jamais et personne ne sait en quelle créature il se transforme
! Si Robert est venu frappé à la porte du club, c'est parce que
malgré lui il tue des gens. Irena, pourtant, le rassure en lui
affirmant que ses victimes sont toutes de méchantes personnes. Bien
que les membres du groupe se soutiennent entre eux, ils ont tous un
ennemi en commun : le Père Noël... qui comme pas grand monde ne le
sait certainement chasse avec l'aide de ses lutins, tous les
thérianthropes qu'il rencontre sur son chemin. Et justement, ce
jour-là, il décide de se lancer à l'attaque du club... Le bon
gros homme tout de rouge vêtu nous est donc présenté sous un
mauvais jour dans cet épisode qui consacre malgré tout une bonne
partie de son histoire à l'humour. Comment ne pas sourire en effet
devant cette galerie de monstres plus drôles que réellement
effrayants ? La palme revenant sans doute à Frank Nicotero, lequel
cabotine à mort. Dans l'esprit des films originaux et tout comme
pour la série, l'épisode est ponctué de quelques animations figées
dans des bulles, ce qui permet notamment de montrer l'attaque du club
sans pour autant que tout ou grande partie du budget ne parte dans
les effets-spéciaux. Les codes couleurs y sont également parfois
respectés, entre rouges, verts, mauves, jaunes et bleus criards.
Sans être mauvais, A
Creepshow Holiday Special : Shapeshifters Anonymous demeure
malgré tout très léger. Ce qui est regrettable au vu de certaines
séquences comme celle se situant dans l'appartement de Robert
Weston, laquelle était la promesse d'une ambition malheureusement
revue à la baisse à travers un épisode se déroulant ensuite au
sein d'un décor unique et minimaliste. Les maquillages sont ensuite
gentillets, voire quelque peu ridicules. En tout cas, pas effrayants
pour un sou. Tout comme les transformations d'ailleurs. Telle celle
de Ryan, filmée en ombres chinoises, sans doute pour là encore
faire des économies sur le budget. Bref, un épisode sympa, mais qui
dont le sujet a malheureusement un peu trop tendance à stagner...
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