Bron
de
Hans Rosenfeldt, Forbrydelsen
de Søren Sveistrup, deux remarquables exemples de séries
télévisées scandinaves où s'invitent et s’entremêlent
brillamment thriller et politique. Depuis, l'on n'a jamais fait
mieux. Même lorsque l'Amérique s'empare des sujets pour les adapter
à sa sauce, si celle-ci prend, l'on n'est plus tout à fait dans le
même raffinement, le même ravissement ou le même exotisme... En
2025, c'est pourtant bien aux États-Unis qu'a lieu l'événement. Le
renouvellement d'un genre qui ne se contente plus d'emprunter au
voisin de vieilles recettes sans cesse rebattues mais offre un
nouveau vent d'air (plus ou moins) frais. Tout part cependant d'un
événement presque banal lorsque le créateur de la série Dan
Fogelman assiste à la chute d'une charge jusque là maintenue par
une grue et qui après avoir cédé fit un bruit impressionnant lors
de son impact avec le sol. Le réalisateur, scénariste et producteur
américain venait de sortir d'un rendez-vous avec une personnalité
extrêmement influente et se posa la question de savoir quelle serait
sa position par rapport au pouvoir, à la sécurité et à la
dépendance de cet homme si une catastrophe mondiale devait arriver.
Lui vint alors en tête le concept de Paradise.
Celle d'un univers clôt, régit par des lois stricts et où ses
habitants, triés sur le volet, seraient assurés d'une totale
protection tout en contraignant chacun en contrepartie à suivre les
règles à la lettre... L'on comprend donc rapidement que la série
de Dan Fogelman ne s'inscrit plus seulement dans le cadre du thriller
politique mais également dans celui de la science-fiction
dystopique. Ce que viendra confirmer l'issue du premier des huit
épisodes intitulé Sinatra.
Cet article ne repose pour le moment que sur les quatre premiers
épisodes et pour l'instant, Paradise
tient absolument toutes ses promesses. Reposant sur un incessant
ballet entre présent et retours dans le passé des protagonistes, la
série de Dan Fogelman met en scène toute une série de personnages
orbitant autour des deux principaux. À commencer par
l'afro-américain Sterling K. Brown, excellent dans le rôle de
Xavier Collins, chef de l'équipe des services secrets et de
surveillance du président des États-Unis.
Lorsque
l'aventure démarre, Xavier découvre le cadavre du président Cal
Bradford (James Marsden) baignant dans son sang, étalé sur le sol
de son salon. Visiblement, l'homme a été assassiné. Avant de
déclarer officiellement qu'il a découvert le corps du président
étendu raide mort, Xavier se laisse une demi-heure pour analyser la
scène de crime afin de relever un maximum de détails... Vient
ensuite Samantha Redmond dite ''Sinatra''. Une richissime femme
d'affaire qui est à l'origine du projet ''Paradise'',
cette cité qui fut construite sous une montagne en prévision d'une
catastrophe qui eut effectivement lieu. Une ville souterraine qui
désormais abrite quelques milliers de privilégiés. Incarnée par
Julianne Nicholson, cette femme qui a connu un drame personnel dont
elle ne s'est jamais relevée va avoir un rôle beaucoup plus
important qu'il n'y paraît au premier abord... Parmi les interprètes
secondaires mais néanmoins importants et qui, n'en doutons pas un
seul instant, évolueront pour certains tout au fil du récit, nous
pouvons noter les présences de Sarah Shahi dans le rôle de la
psychothérapeute Gabriela Torabi, de Krys Marshall qui dans
l'excellente série For all Mankind
interprète l'astronaute Danielle Poole et qui dans le cas présent
incarne la directrice des Services Secrets Nicole Robinson, de Jon
Beavers dans le rôle de l'agent William Pace, chargé de la sécurité
du président ou encore des enfants de Xavier, Presley et James
respectivement incarnés par Aliyah Mastin et Percy Daggs IV. Deux
personnages pour le moment très secondaires... Très vite l'on est
happé par l'intrigue. Les incessants retours entre présent et passé
sont très bien agencés et la série tire avant tout sa force de la
caractérisation des personnages. Au fil des épisodes l'on en
apprend davantage et chaque avancée permet de mettre à jour la
personnalité et les ambitions de chacun. Bref, Paradise
est pour l'instant une réussite totale. Les amateurs d'intrigues se
déroulant en vase clos, un peu à la manière de la série Under
the Dome
dont l'issue s'était pourtant avérée franchement décevante
peuvent se ruer sur la création de Dan Fogelman. Sachez qu'une
seconde saison est déjà prévue pour l'année prochaine...
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