1988 est une date
historique dans l'histoire de la télévision française puisque
c'est très précisément cette année là que la première saga de
l'été voit le jour sous l'impulsion du comédien, scénariste et
réalisateur français Jean Sagols qui jusqu'à maintenant n'avait
réalisé pour le petit écran, que la série Chahut-Bahut,
dans
laquelle on y retrouvait déjà quelques acteurs de ses futurs grands
récits estivaux, tels Jean Vigny (Orages d’Été
et
sa suite), Jacques Dufilho (Le Vent des Moissns,
Orages d’Été, Avis de Tempête),
ou Élisa Servier qui sera tout d'abord l'une des plus fidèles du
réalisateur en interprétant l'un des personnages principaux de ses
trois premières sagas de l'été. Le Vent des
Moissons débarque
le 21 Juillet 1988 sur TF1 et rencontre un très grand succès.
Constitué de 7 épisodes de quatre-vingt dix minutes environs, et
basé sur un scénario conçu par Jean-Pierre Jaubert, Clauden
Hirtz-Barrel et Michel Picard, Le Vent des
Moissons
nous conte l'histoire d'Alexandre Leclerc (Jacques Dufilho),
patriarche d'une famille constituée de deux fils, d'une fille et
d'une sœur, et qui dirige « La
Rose des Vents »,
une exploitation agricole qu'il aimerait agrandir. Mais faute de
moyens financiers, la vie se révèle plutôt rude. Seule solution à ce
problème : parvenir à convaincre son fils Maurice de renouer
avec Nicole Chatel qui n'est autre que son ancienne petite amie. En
effet, la jeune femme est propriétaire de vastes terres dont
Alexandre aimerait bien profiter. Mais rien ne se passe comme prévu.
Nicole se révèle moins facile à manipuler que prévu et la vie à « La
Rose des Vents »
s'avère de plus en plus difficile à supporter pour la jeune femme.
Des tensions naissent entre Nicole et les Leclerc. Et notamment
Angélina, la sœur d'Alexandre...
Déjà,
Jean Sagols exploite le filon qui fera le succès de ses futures
sagas télévisées. Dès Le Vent des Moissons,
ses personnages se retrouvent au cœur d'intrigues multiples se
succédant sur un rythme endiablé. Sans doute un soupçon moins
convaincant que Orages d’Été
et sa suite, cette première saga de l'été se déroule dans un
contexte similaire. Un cadre rural encore plus prononcé et donc,
beaucoup plus austère. Dans la peau d'Angélina Leclerc, on retrouve
la future Emma Lambert de Orages d’Été,
Annie Girardot. Mais avant d'incarner ce très attachant personnage,
l'actrice interprète d'abord une sœur trouble. Dont le comportement
se révèle parfois difficile à définir. A ses côtés, l'éternel
bougon Jacques Dufilho. Pascale Rocard interprète le rôle de la
pauvre Nicole tandis que Bertrand Lacy incarne celui de Maurice,
ancien cycliste dopé et désormais partiellement responsable de
l'exploitation familiale.
Le Vent des
Moissons,
c'est tout le charme du monde paysan, avec ses codes comportementaux
parfois rudes à accepter. La machination dont est victime Nicole
ne sera cependant pas la seule intrigue à être au cœur d'une saga
pleine de rebondissements. C'est là qu'interviennent alors Élisa
Servier et Gérard Klein qui formeront le couple Martine/Serge de
Orages d’Été.
La première est la fille d'Alexandre. Rejetée pour être tombée enceinte dix ns auparavant, elle est tombée
dans l'univers de la prostitution et se retrouve désormais pourchassée par son
ancien maquereau après avoir fui sa condition. Le second, lui,
incarne le Docteur Liénard, celui-là même qui parviendra à lui
redonner goût à la vie après son retour à « La
Rose des Vents ».
Jean Sagols marque des points d'entrée de jeu. Si cette première
incartade historique fait mouche, c'est parce que ses scénaristes et
lui ont su créer un univers qui s'éloigne sensiblement de ce à
quoi les téléspectateurs étaient habitués jusque là. Surtout,
plutôt que d'offrir une intrigue différente à chaque épisode, le
principe de continuité permet de se sentir proche de ses personnages
même si la description qu'il fait du monde paysan dans cette
première saga n'est pas franchement reluisante. Le
Vent des Moissons
lui permettra au moins d'asseoir son règne puisque dès lors, et
jusqu'en 1996, il régnera en maître incontesté sur le genre...
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