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mardi 14 mai 2019

Earth vs. the Spider de Scott Ziehl (2001) - ★★★★★★★☆☆☆



La valeur n'attend pas le nombre des années... aurions-nous presque envie d'affirmer après avoir découvert ce qui s'apparente officiellement au remake d'un classique de la science-fiction des années cinquante réalisé à l'époque par le cinéaste américain Bert I. Gordon et mis en images en 2001 par Scott Ziehl dont la filmographie ne risque pas de faire vibrer d'émotion le cœur des cinéphile... et peut-être même pas des cinéphages à dire vrai. Auteur d'une poignée de long-métrages dont au moins deux suites (Sexe Intentions 3 en 2004 et Road House 2 en 2007), Earth vs. the Spider date donc de l'année 2001 et fut produit à l'attention du petit écran. On parle bien là du remake officiel de l’œuvre éponyme datant de 1958. pourtant, très rapidement, on constate que le cinéaste prend de très grandes libertés avec le matériau de base. Vingt et unième siècle oblige, les jeunes sont de fieffés abrutis et notre héros ne possède pas le charisme de celui auquel on a envie de s'identifier. Dans le cas présent, la seule originalité provient du fait que le scénario donne une explication quant aux origines des dimensions de l'araignée alors que dans l’œuvre originale, cet aspect du récit semblait désintéresser Bert I. Gordon. Hein ? Quoi ? Ah ouais, j'oubliais de préciser que du haut de son statut de remake, non seulement il prend des libertés avec l'original mais... qu'il change carrément l'histoire, en fait. Donc, vous ne trouverez aucune araignée géante, juste un jeune homme un peu mal dans sa peau (mais alors, un tout petit peu), fan de super-héros, qui pour combattre le mal va s'injecter une solution expérimentale extraite d'une araignée, ce qui va lui conférer une puissance phénoménale... Seul rapport entre la version de 1958 et celle de 2001 ? Le titre, juste le titre.

Bonne nouvelle, Dan Aykroyd fait partie du casting. Après avoir participé à l'excellente comédie de science-fiction d'Ivan Reitman Evolution la même année aux côtés de David Duchovny et Julianne Moore, le voilà donc embarqué dans ce téléfilm qui semble n'avoir pas d'autre envergure et d'ambition que de pouvoir se vanter d'avoir le Dr. Raymond Stantz de Ghostbusters, le Joe Friday de Dragnet ou, encore mieux, le Louis Winthorpe III du génial Un Fauteuil Pour Deux parmi les interprètes. Au vu du synopsis, Earth vs. the Spider s'apparente davantage à un ersatz de Spiderman qu'à tout autre chose. Par contre, et c'est là que Earth vs. the Spider devient véritablement intéressant, le super-héros supposé va peu à peu se transformer en monstre, victime d'une addiction particulière puisqu'il lui devient urgent de se procurer de quoi manger. Finis les hamburger, désormais, Quentin Kemmer a besoin de sang frais. Mais pas n'importe lequel. Du sang humain. Alors que son corps se couvre peu à peu d'un tatouage en forme de toile d'araignée, qu'il est capable de projeter d'immense jets de soie à partir d'un orifice situé au niveau du thorax et que des mandibules lui sortent de la bouche, c'est le soir que le jeune homme sort afin de trouver des proies parmi les voyous qui traînent en ville.

Perdant toute notion de ce qui est bien ou mal et se muant en une créature à l'apparence particulièrement repoussante, le héros incarné par le jeune Devon Gummersall (qui physiquement ressemble à une sorte de mix entre Michel Field et Ian Ziering) ressemble à un Spiderman couplé au mythe du Docteur Jekyll et Mister Hyde, mais encore plus à un plagiat du chef-d’œuvre de David Cronenberg, La Mouche. Bien que Earth vs. the Spider ne respecte absolument pas le scénario original de 1958 et que le cinéaste Scott Ziehl profite de l’éventuelle popularité du classique de 1958 pour en reprendre le titre, le téléfilm parvient très nettement à faire oublier l'oeuvre de Bert I. Gordon. Si esthétiquement son statut de téléfilm ne trompe pas sur la marchandise, Earth vs. the Spider est en revanche plutôt agréable à regarder. Les effets-spéciaux qui dans une grande majorité sont à base de latex (à l'ancienne, donc) ne sont pas de première jeunesse mais sont suffisamment convaincants. Au final, Earth vs. the Spider est un téléfilm très plaisant à voir...

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