La valeur n'attend pas le
nombre des années... aurions-nous presque envie d'affirmer après
avoir découvert ce qui s'apparente officiellement au remake d'un
classique de la science-fiction des années cinquante réalisé à
l'époque par le cinéaste américain Bert I. Gordon et mis en images
en 2001 par Scott Ziehl dont la filmographie ne risque pas de faire
vibrer d'émotion le cœur des cinéphile... et peut-être même pas
des cinéphages à dire vrai. Auteur d'une poignée de long-métrages
dont au moins deux suites (Sexe Intentions 3
en 2004 et Road House 2
en 2007), Earth vs. the Spider date
donc de l'année 2001 et fut produit à l'attention du petit écran.
On parle bien là du remake officiel de l’œuvre éponyme datant de
1958. pourtant, très rapidement, on constate que le cinéaste prend
de très grandes libertés avec le matériau de base. Vingt et unième
siècle oblige, les jeunes sont de fieffés abrutis et notre héros
ne possède pas le charisme de celui auquel on a envie de
s'identifier. Dans le cas présent, la seule originalité provient du
fait que le scénario donne une explication quant aux origines des
dimensions de l'araignée alors que dans l’œuvre originale, cet
aspect du récit semblait désintéresser Bert I. Gordon. Hein ?
Quoi ? Ah ouais, j'oubliais de préciser que du haut de son
statut de remake, non seulement il prend des libertés avec
l'original mais... qu'il change carrément l'histoire, en fait. Donc, vous ne trouverez aucune araignée géante,
juste un jeune homme un peu mal dans sa peau (mais alors, un tout
petit peu), fan de super-héros, qui pour combattre le mal va
s'injecter une solution expérimentale extraite d'une araignée, ce
qui va lui conférer une puissance phénoménale... Seul rapport
entre la version de 1958 et celle de 2001 ? Le titre, juste le
titre.
Bonne
nouvelle, Dan Aykroyd fait partie du casting. Après avoir participé
à l'excellente comédie de science-fiction d'Ivan Reitman Evolution
la même année aux côtés de David Duchovny et Julianne Moore, le
voilà donc embarqué dans ce téléfilm qui semble n'avoir pas
d'autre envergure et d'ambition que de pouvoir se vanter d'avoir le
Dr. Raymond Stantz de Ghostbusters,
le Joe Friday de Dragnet
ou, encore mieux, le Louis Winthorpe III du génial Un
Fauteuil Pour Deux
parmi les interprètes. Au vu du synopsis, Earth
vs. the Spider s'apparente
davantage à un ersatz de Spiderman qu'à tout autre chose. Par
contre, et c'est là que Earth vs. the Spider
devient
véritablement intéressant, le super-héros supposé va peu à peu
se transformer en monstre, victime d'une addiction particulière
puisqu'il lui devient urgent de se procurer de quoi manger. Finis les
hamburger, désormais, Quentin Kemmer a besoin de sang frais. Mais
pas n'importe lequel. Du sang humain. Alors que son corps se couvre
peu à peu d'un tatouage en forme de toile d'araignée, qu'il est
capable de projeter d'immense jets de soie à partir d'un orifice
situé au niveau du thorax et que des mandibules lui sortent de la
bouche, c'est le soir que le jeune homme sort afin de trouver des
proies parmi les voyous qui traînent en ville.
Perdant
toute notion de ce qui est bien ou mal et se muant en une créature à
l'apparence particulièrement repoussante, le héros incarné
par le jeune Devon Gummersall (qui physiquement ressemble à une
sorte de mix entre Michel Field et Ian Ziering) ressemble à un
Spiderman couplé au mythe du Docteur Jekyll et Mister Hyde, mais encore plus à un plagiat du chef-d’œuvre de David Cronenberg, La Mouche. Bien que
Earth vs. the Spider ne
respecte absolument pas le scénario original de 1958 et que le
cinéaste Scott Ziehl profite de l’éventuelle popularité du
classique de 1958 pour en reprendre le titre, le téléfilm parvient très nettement à faire
oublier l'oeuvre de Bert I. Gordon. Si esthétiquement son statut de
téléfilm ne trompe pas sur la marchandise, Earth
vs. the Spider
est en revanche plutôt agréable à regarder. Les effets-spéciaux
qui dans une grande majorité sont à base de latex (à l'ancienne,
donc) ne sont pas de première jeunesse mais sont suffisamment
convaincants. Au final, Earth vs. the Spider
est un téléfilm très plaisant à voir...
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