L'ancienne vedette du
cinéma Michael Madsen a beau trôner tout en haut de l'affiche, il
ne se voit offrir à l'occasion de ce Megalodon
qu'une part congrue en matière d'interprétation. Longtemps après
Thelma et Louise
de Ridley Scott, de Reservoir Dogs
de Quentin Tarantino ou de Wyap Earp
de Lawrence Kasdan, l'acteur a dramatiquement perdu de sa superbe.
Désormais, c'est donc à la télévision ou dans des projets sortant
directement en vidéo qu'il est le plus courant de le retrouver. Les
films de requins-tueurs sont si nombreux qu'il est facile d'imaginer
que parmi eux, ceux destinés à connaître une carrière de films
cultes ou de chefs-d’œuvre sont rarissimes. Malheureusement,
Megalodon
de James Thomas n'en fait pas partie et ce, même si le grand et le
petit écran nous ont asséné avant et après lui, des productions
beaucoup plus indigestes. L'originalité de Megalodon
provient davantage du contexte que de la présence même de ce
spécimen de requin aux proportions si impressionnantes que la taille
de n'importe quelle baleine bleue semble dérisoire (comme en veut
pour preuve la séquence lors de laquelle la créature en question
''gobe'' un spécimen de rorqual comme une simple saucisse
apéritive!). Tout commence lorsqu'un sous-marin russe est attaqué
par un mégalodon ''réveillé'' de son lointain sommeil alors que
l'équipage est en train de forer dans les profondeurs de l'océan.
Les États-Unis étant au courant de l'affaire, un navire militaire
américain est dépêché sur place afin d'enquêter et de ramener à
la surface l'équipage coincé au fond de l'océan...
C'est
grâce à une capsule sous-marine conçue et pilotée par le
commandant Lynch (l'actrice Caroline Harris) que les trois seuls
survivants de l'équipage russe seront sauvés. Mais alors qu'ils
remontent à la surface, ils sont attaqués par un Megalodon qui
avale littéralement la capsule. Le Capitaine Streeper (l'acteur
Dominic Pace) ordonne à son équipage que tout soit entreprit afin
de sauver ses hommes ainsi que les survivants du sous-marin russe
contrairement à l'avis de l'amiral King (Michael Madsen). Tout
Megalodon
repose donc sur cette tentative de sauvetage et celle consistant à
tuer l'immense créature avant qu'elle ne parvienne à rejoindre la
terre la plus proche : Haïti ! On ne va pas tourner autour
du pot trop longtemps. Le téléfilm de James Thomas est franchement
insipide. C'est un peu toujours la même chose avec ce genre de
production qui en fait ne repose pas sur grand chose. Le pire n'étant
pas l'interprétation d'acteurs majoritairement inconnus chez nous ni
le rythme plutôt soutenu, Megalodon
s'avère donc relativement distrayant. Il faudra cependant accepter
le principe d'effets-spéciaux atrocement laids. Des CGI mis en boite
sans une once de talent artistique...
Auteurs
du scénario, Koichi Petetsky , James Thomas et Thunder Levin s'y
sont donc mis à trois pour écrire un script plutôt généreux. La
pluralité des plumes se ressent d'ailleurs tout au long du récit
qui mélange la présence hostile de l'immense requin au conflit qui
oppose l'équipage américain aux prisonniers russes. Côté
dialogues, rien à signaler si ce n'est qu'ils demeurent dans le ton
de ce genre de productions apparemment fauchées. Aucune ligne de
dialogue profonde à retenir. C'est du basique comme l'on s'attend
d'ailleurs à entendre de la part d'acteurs interprétant des rôles
de militaires. On notera l'imbuvable message pro-américain qui ouvre
pratiquement les hostilités ainsi que l'héroïsme forcené dont
font preuve la plupart des soldats. Les fans purs et durs et
exclusifs de Sharksploitation
risquent d'être sensiblement désarçonnés par ce téléfilm qui au
fond, consacre assez peu de son temps à la créature du titre. En
effet, comme dans un certain nombre de films du genre relativement
fauchés, sa présence à l'écran s'avère plutôt rare. Ce qui, au
vu de la piètre qualité des effets-spéciaux numériques n'est pas
une tare en soit. Megalodon
est donc à réserver aux amateurs de créatures sous-marines
belliqueuses. Quant aux amateurs d'hémoglobine, ceux-ci risquent de
très rapidement déchanter puisque le téléfilm de James Thomas en
est totalement dépourvu...
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