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samedi 15 août 2020

Megalodon de James Thomas (2018) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



L'ancienne vedette du cinéma Michael Madsen a beau trôner tout en haut de l'affiche, il ne se voit offrir à l'occasion de ce Megalodon qu'une part congrue en matière d'interprétation. Longtemps après Thelma et Louise de Ridley Scott, de Reservoir Dogs de Quentin Tarantino ou de Wyap Earp de Lawrence Kasdan, l'acteur a dramatiquement perdu de sa superbe. Désormais, c'est donc à la télévision ou dans des projets sortant directement en vidéo qu'il est le plus courant de le retrouver. Les films de requins-tueurs sont si nombreux qu'il est facile d'imaginer que parmi eux, ceux destinés à connaître une carrière de films cultes ou de chefs-d’œuvre sont rarissimes. Malheureusement, Megalodon de James Thomas n'en fait pas partie et ce, même si le grand et le petit écran nous ont asséné avant et après lui, des productions beaucoup plus indigestes. L'originalité de Megalodon provient davantage du contexte que de la présence même de ce spécimen de requin aux proportions si impressionnantes que la taille de n'importe quelle baleine bleue semble dérisoire (comme en veut pour preuve la séquence lors de laquelle la créature en question ''gobe'' un spécimen de rorqual comme une simple saucisse apéritive!). Tout commence lorsqu'un sous-marin russe est attaqué par un mégalodon ''réveillé'' de son lointain sommeil alors que l'équipage est en train de forer dans les profondeurs de l'océan. Les États-Unis étant au courant de l'affaire, un navire militaire américain est dépêché sur place afin d'enquêter et de ramener à la surface l'équipage coincé au fond de l'océan...

C'est grâce à une capsule sous-marine conçue et pilotée par le commandant Lynch (l'actrice Caroline Harris) que les trois seuls survivants de l'équipage russe seront sauvés. Mais alors qu'ils remontent à la surface, ils sont attaqués par un Megalodon qui avale littéralement la capsule. Le Capitaine Streeper (l'acteur Dominic Pace) ordonne à son équipage que tout soit entreprit afin de sauver ses hommes ainsi que les survivants du sous-marin russe contrairement à l'avis de l'amiral King (Michael Madsen). Tout Megalodon repose donc sur cette tentative de sauvetage et celle consistant à tuer l'immense créature avant qu'elle ne parvienne à rejoindre la terre la plus proche : Haïti ! On ne va pas tourner autour du pot trop longtemps. Le téléfilm de James Thomas est franchement insipide. C'est un peu toujours la même chose avec ce genre de production qui en fait ne repose pas sur grand chose. Le pire n'étant pas l'interprétation d'acteurs majoritairement inconnus chez nous ni le rythme plutôt soutenu, Megalodon s'avère donc relativement distrayant. Il faudra cependant accepter le principe d'effets-spéciaux atrocement laids. Des CGI mis en boite sans une once de talent artistique...

Auteurs du scénario, Koichi Petetsky , James Thomas et Thunder Levin s'y sont donc mis à trois pour écrire un script plutôt généreux. La pluralité des plumes se ressent d'ailleurs tout au long du récit qui mélange la présence hostile de l'immense requin au conflit qui oppose l'équipage américain aux prisonniers russes. Côté dialogues, rien à signaler si ce n'est qu'ils demeurent dans le ton de ce genre de productions apparemment fauchées. Aucune ligne de dialogue profonde à retenir. C'est du basique comme l'on s'attend d'ailleurs à entendre de la part d'acteurs interprétant des rôles de militaires. On notera l'imbuvable message pro-américain qui ouvre pratiquement les hostilités ainsi que l'héroïsme forcené dont font preuve la plupart des soldats. Les fans purs et durs et exclusifs de Sharksploitation risquent d'être sensiblement désarçonnés par ce téléfilm qui au fond, consacre assez peu de son temps à la créature du titre. En effet, comme dans un certain nombre de films du genre relativement fauchés, sa présence à l'écran s'avère plutôt rare. Ce qui, au vu de la piètre qualité des effets-spéciaux numériques n'est pas une tare en soit. Megalodon est donc à réserver aux amateurs de créatures sous-marines belliqueuses. Quant aux amateurs d'hémoglobine, ceux-ci risquent de très rapidement déchanter puisque le téléfilm de James Thomas en est totalement dépourvu...

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