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mercredi 2 décembre 2020

Mon Frère bien Aimé de Denis Malleval (2016) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Réalisé par Denis Malleval, l'auteur de Jusqu'en Enfer avec Bruno Solo en 2009, de La Boule Noire avec Bernard Campan en 2014 ou encore de La Bonne Dame de Nancy avec Véronique Genest en 2016, et surtout l'un des spécialistes du thriller formaté pour le petit écran, Mon Frère bien Aimé est l'un de ses derniers ''méfaits'' télévisuels. Et comme à son habitude, il nous a concocté l'un de ces téléfilms dont il a le secret. Durant un peu plus d'une heure trente il va réussir à tenir en haleine le spectateur avec un sujet aussi sinistre que pessimiste. Là où le titre même de ce téléfilm semble anachronique par rapport aux faits, l'histoire est celle de deux frères dont l'un demande de l'aide à l'autre après avoir tué par accident sa maîtresse, une jeune fille de dix-sept ans, après qu'elle lui ait demandé de quitter sa femme pour elle. Aîné des frères Leroy, Étienne est responsable d'une conserverie financièrement aux abois tandis que Mathias, son frère, PDG d'une très grande entreprise, vient de signer un contrat de plusieurs milliards d'euros. Mais cette fois-ci, c'est ce dernier qui est aux abois. Il supplie Étienne de lui venir en aide afin de faire disparaître le corps de la victime. Celui-ci accepte et commence alors pour lui une véritable descente aux enfers...


Basé sur un scénario écrit par Luc Chaumar et Anne Valton, Mon Frère bien Aimé démontre qu'il existe des cas où rendre la monnaie de sa pièce à un membre de sa famille qui vous a rendu un immense service est impossible. Ces deux frères, ce sont Olivier Marchal et Michael Youn qui les interprètent. Chacun à leur manière. Chacun avec sa propre sensibilité. Mais d'une manière générale, relativement nuancée. Tout sépare les deux hommes. Entre le premier, vieillissant, rencontrant des difficultés financière et le second, qui monte de plus en plus dans l'échelle sociale et réussi tout ce qu'il entreprend. Mon Frère bien Aimé bat le chaud et le froid. Entre fraternité indéfectible et indifférence nourrie par l'entourage. Si Olivier Marchal est capable d'incarner un homme prêt à sacrifier jusqu'à son existence par promesse faite à sa mère avant sa mort, Michael Youn, lui, interprète un individu pas tout à fait immoral (à un moment donné, il tentera bien d'évoquer l'idée de se rendre à la police) mais tout de même capable de faire mijoter son frère dans son jus, jusqu'à l'abandon...


Tendu, sombre et finalement nihiliste puisque ne proposant aucune porte de sortie optimiste, le téléfilm de Denis Malleval charrie son flot de seconds rôles talentueux parmi lesquels on retiendra avant tout l'ancienne chanteuse et désormais actrice Elsa Lunghini qui interprète le rôle de Barbara Bellefond, laquelle s'apprête à quitter son infâme mari, Pierre (l'acteur Geoffroy Thiebaut). Peut-être encore meilleure que les deux principaux interprètes masculins, car quelle que soit son humeur, il lui arrive d'être bien supérieure à un Michael Youn convainquant sauf lorsque son personnage exprime la panique devant le corps de sa victime. La partition musicale de Jean Musy participe de la tension perpétuelle qui anime durant une grande partie le téléfilm. Mon Frère bien Aimé est donc une très bonne surprise...

 

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