Ne serait-ce la beauté
de son héroïne, son sourire et ses robes d'été, pas sûr que
Mortel Été,
l'un des innombrables téléfilms réalisés par Denis Malleval pour
le petit écran, aurait pu retenir mon attention au delà de la
première demi-heure, voire la première moitié. Pourtant capable de
nous asséner parfois d'excellents thrillers, celui-ci tourne
malheureusement à vide. En cause ? Un scénario relativement
peu crédible et une mise en scène ''fatiguée''. Si l'auteur de
La Boule Noir
en 2015 et plus récemment des Ombres du Passé
en 2018 a volontairement imprimé un rythme lent afin de donner
l'impression qu'il ne se passe rien dans ce triste patelin camarguais
où seule Julie, la compagne du garagiste Simon est capable d’égayer
ses habitants, le pari est réussi. Malheureusement, on a surtout
l'impression que les interprètes et Denis Malleval lui-même
s'ennuient face à cette histoire scénarisée par Johanne Rigoulot
d'après le roman écrit à quatre mains par Jean-Marie Laclavetine
et Philippe Chauvet, Port-Paradis.
Un récit qui au fond ne tient pas la route. À trop se concentrer
sur le personnage incarné par la jolie Aïssa Maïga qui parvint
tout de même à remporter un prix d'interprétation féminine au
festival de Luchon de 2013, le film en oublierait presque de
développer son intrigue...
Cette
histoire qui débute par le meurtre d'un certain Louis avec lequel
Julie a choisi de partir afin d'échapper à son morne quotidien.
Compagne de Simon, lequel lui a promis il y a longtemps de l'emmener
à bord de son bateau jusqu'au Chili a fini par en avoir assez
d'attendre. Mais la disparition de Louis contrecarre les plans de la
jeune femme, contrainte de continuer à faire du sur-place. Alors que
son ''frère'' Fred semble impliqué dans un drôle de trafic, Julie
accepte un soir d'accompagner l'un de leurs amis Alexis jusque chez
lui. Après avoir bu un verre en sa compagnie, la jeune femme décide
de rentrer chez elle à vélo. Le lendemain, deux gendarmes se
rendent jusqu'à la station-essence et lui annoncent qu'Alexis est
mort asphyxié par un incendie qui s'est déclaré chez lui durant la
nuit...
Dès
lors, Mortel Été
se mue en mortel
ennui et
confronte le spectateur avec un récit dont toutes les facettes
semblent malheureusement inachevées. Bruno Solo, Lionnel Astier, Anémone et
Bruno Debrandt ont beau participer au projet, on a beaucoup de mal à
croire à cette histoire faite de bouts de ficelles que le
réalisateur ne parvient malheureusement pas à assembler les uns aux
autres. Le téléfilm évoque un temps un trafic d'armes et de
drogue, de vagues liaisons adultères entre l’ambiguë héroïne et
plusieurs hommes du village, la disparition de celui avec lequel elle
prévoyait de partir... Tout ceci sans qu'aucun événement ne soit
vraiment développé jusqu'à son terme. En fait, toute une série
d'événements ne servant qu'à faire du remplissage tant le
réalisateur semble vouloir uniquement se concentrer sur son héroïne.
Visuellement, rien d'extraordinaire non plus. Esthétiquement Mortel
Été a
bien du mal à cacher ses origines télévisuelles. Mais cela reste
encore un point de détail comparé au reste. Le téléfilm donne
surtout l'impression de vouloir parfois marcher sur les traces de
L’Été en Pente Douce que
réalisa le cinéaste Gérard Krawczyk et qui sortit sur les écrans
vingt-cinq ans auparavant. Mais rien de comparable en réalité car
Mortel Été
est vraiment poussif et son intrigue passablement inintéressante...
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire