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mercredi 2 décembre 2020

Mortel Été de Denis Malleval (2012) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Ne serait-ce la beauté de son héroïne, son sourire et ses robes d'été, pas sûr que Mortel Été, l'un des innombrables téléfilms réalisés par Denis Malleval pour le petit écran, aurait pu retenir mon attention au delà de la première demi-heure, voire la première moitié. Pourtant capable de nous asséner parfois d'excellents thrillers, celui-ci tourne malheureusement à vide. En cause ? Un scénario relativement peu crédible et une mise en scène ''fatiguée''. Si l'auteur de La Boule Noir en 2015 et plus récemment des Ombres du Passé en 2018 a volontairement imprimé un rythme lent afin de donner l'impression qu'il ne se passe rien dans ce triste patelin camarguais où seule Julie, la compagne du garagiste Simon est capable d’égayer ses habitants, le pari est réussi. Malheureusement, on a surtout l'impression que les interprètes et Denis Malleval lui-même s'ennuient face à cette histoire scénarisée par Johanne Rigoulot d'après le roman écrit à quatre mains par Jean-Marie Laclavetine et Philippe Chauvet, Port-Paradis. Un récit qui au fond ne tient pas la route. À trop se concentrer sur le personnage incarné par la jolie Aïssa Maïga qui parvint tout de même à remporter un prix d'interprétation féminine au festival de Luchon de 2013, le film en oublierait presque de développer son intrigue...


Cette histoire qui débute par le meurtre d'un certain Louis avec lequel Julie a choisi de partir afin d'échapper à son morne quotidien. Compagne de Simon, lequel lui a promis il y a longtemps de l'emmener à bord de son bateau jusqu'au Chili a fini par en avoir assez d'attendre. Mais la disparition de Louis contrecarre les plans de la jeune femme, contrainte de continuer à faire du sur-place. Alors que son ''frère'' Fred semble impliqué dans un drôle de trafic, Julie accepte un soir d'accompagner l'un de leurs amis Alexis jusque chez lui. Après avoir bu un verre en sa compagnie, la jeune femme décide de rentrer chez elle à vélo. Le lendemain, deux gendarmes se rendent jusqu'à la station-essence et lui annoncent qu'Alexis est mort asphyxié par un incendie qui s'est déclaré chez lui durant la nuit...


Dès lors, Mortel Été se mue en mortel ennui et confronte le spectateur avec un récit dont toutes les facettes semblent malheureusement inachevées. Bruno Solo, Lionnel Astier, Anémone et Bruno Debrandt ont beau participer au projet, on a beaucoup de mal à croire à cette histoire faite de bouts de ficelles que le réalisateur ne parvient malheureusement pas à assembler les uns aux autres. Le téléfilm évoque un temps un trafic d'armes et de drogue, de vagues liaisons adultères entre l’ambiguë héroïne et plusieurs hommes du village, la disparition de celui avec lequel elle prévoyait de partir... Tout ceci sans qu'aucun événement ne soit vraiment développé jusqu'à son terme. En fait, toute une série d'événements ne servant qu'à faire du remplissage tant le réalisateur semble vouloir uniquement se concentrer sur son héroïne. Visuellement, rien d'extraordinaire non plus. Esthétiquement Mortel Été a bien du mal à cacher ses origines télévisuelles. Mais cela reste encore un point de détail comparé au reste. Le téléfilm donne surtout l'impression de vouloir parfois marcher sur les traces de L’Été en Pente Douce que réalisa le cinéaste Gérard Krawczyk et qui sortit sur les écrans vingt-cinq ans auparavant. Mais rien de comparable en réalité car Mortel Été est vraiment poussif et son intrigue passablement inintéressante...

 

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