Mucjusz revient d'un très
long voyage à l'étranger après six ans d'absence. Accompagné de
son fidèle serviteur Malay, il retrouve Waleria, la femme qu'il
aimait mais qui depuis tant d'années a refait sa vie avec Fabiusz.
Le soir-même, afin de fêter les retrouvailles, ils partagent un
diner lors duquel, Mucjusz démontre à Waleria et Fabiusz que
l'amour peut faire faire des choses incroyables. Afin d'étayer sa
thèse, il se plante en plein cœur une dague mais ne meurt pas.
Durant la nuit, Waleria
croit faire un horrible cauchemar dans lequel elle part retrouver
Mucjusz dans sa chambre. En réalité, totalement envoûtée par la
musique jouée plus tôt dans la soirée par Malay, la jeune femme
est victime d'une crise de somnambulisme.
Craignant pour leur
amour, Fabiusz s'empare du couteau et le plante dans le ventre de son
supposé rival qui lui révèle toute l'ironie d'un tel acte
puisqu'il ne lui restait de toute manière plus que quelques jours à
vivre, étant atteint par la lèpre.
Devant le regard effrayé
de Waleria qui de sa chambre assiste à la scène, Mucjusz, tel un
mort qui marche, s'empare d'un cheval et qui la demeure laissant
derrière lui les amants...
Alors même que le cinéaste Andrzej Zulawski est mort depuis un peu
moins d'un mois, alors que l'année dernière, après quinze ans de
silence, il est venu offrir à ceux qui apprécient son cinéma, son
tout dernier long-métrage, Cosmos, petit retour sur
ses débuts à la télévision en 1967, avec deux courts-métrages.
Pour commencer, Pieśń
triumfującej miłości (Chant
de l'amour triomphant), court
téléfilm de vingt-six minutes, pas une de plus, dans lequel le
cinéaste explore la thématique qui servira de toile de fond à
toutes ses oeuvres: l'amour et la mort.
Basé sur une histoire écrite par l'un des
maitres russes de l'analyse psychologique, Ivan Tourgueniev, la toute
première oeuvre d'Andrzej Zulawski est loin d'atteindre l'hystérie
collective qui semble prendre le pouvoir dans la majeure partie des
films qu'il a réalisé par la suite entre 1971 et 2015. En fait,
Pieśń triumfującej miłości
est plutôt avare en terme de dialogues. Quelques dizaines de lignes,
pas davantage. Qu'il soit inspiré ou non par les écrits de
Tourgueniev, Zulawski donne une place importante au fantastique au
sens mythologique du terme puisqu'au delà de l'amour et de la mort,
il traite également de la résurrection. Pour un premier téléfilm,
le futur réalisateur de L'important
c'est d'Aimer,
Possession
ou L'Amour Braque signe
une oeuvre timide mais curieuse. Poètique et mortifère...
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