Mots-clés

lundi 14 mars 2016

Chant de l'amour triomphant de Andrzej Zulawski (1967)



Mucjusz revient d'un très long voyage à l'étranger après six ans d'absence. Accompagné de son fidèle serviteur Malay, il retrouve Waleria, la femme qu'il aimait mais qui depuis tant d'années a refait sa vie avec Fabiusz. Le soir-même, afin de fêter les retrouvailles, ils partagent un diner lors duquel, Mucjusz démontre à Waleria et Fabiusz que l'amour peut faire faire des choses incroyables. Afin d'étayer sa thèse, il se plante en plein cœur une dague mais ne meurt pas.
Durant la nuit, Waleria croit faire un horrible cauchemar dans lequel elle part retrouver Mucjusz dans sa chambre. En réalité, totalement envoûtée par la musique jouée plus tôt dans la soirée par Malay, la jeune femme est victime d'une crise de somnambulisme.
Craignant pour leur amour, Fabiusz s'empare du couteau et le plante dans le ventre de son supposé rival qui lui révèle toute l'ironie d'un tel acte puisqu'il ne lui restait de toute manière plus que quelques jours à vivre, étant atteint par la lèpre.
Devant le regard effrayé de Waleria qui de sa chambre assiste à la scène, Mucjusz, tel un mort qui marche, s'empare d'un cheval et qui la demeure laissant derrière lui les amants...

Alors même que le cinéaste Andrzej Zulawski est mort depuis un peu moins d'un mois, alors que l'année dernière, après quinze ans de silence, il est venu offrir à ceux qui apprécient son cinéma, son tout dernier long-métrage, Cosmos, petit retour sur ses débuts à la télévision en 1967, avec deux courts-métrages. Pour commencer, Pieśń triumfującej miłości (Chant de l'amour triomphant), court téléfilm de vingt-six minutes, pas une de plus, dans lequel le cinéaste explore la thématique qui servira de toile de fond à toutes ses oeuvres: l'amour et la mort.

Basé sur une histoire écrite par l'un des maitres russes de l'analyse psychologique, Ivan Tourgueniev, la toute première oeuvre d'Andrzej Zulawski est loin d'atteindre l'hystérie collective qui semble prendre le pouvoir dans la majeure partie des films qu'il a réalisé par la suite entre 1971 et 2015. En fait, Pieśń triumfującej miłości est plutôt avare en terme de dialogues. Quelques dizaines de lignes, pas davantage. Qu'il soit inspiré ou non par les écrits de Tourgueniev, Zulawski donne une place importante au fantastique au sens mythologique du terme puisqu'au delà de l'amour et de la mort, il traite également de la résurrection. Pour un premier téléfilm, le futur réalisateur de L'important c'est d'Aimer, Possession ou L'Amour Braque signe une oeuvre timide mais curieuse. Poètique et mortifère...


Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...