Mots-clés

lundi 7 novembre 2016

Dolmen de Didier Albert (2005)



Ty Kern, petite île (imaginaire) de Bretagne voit le retour de Marie, Capitaine de Police travaillant pour le Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Brest. La jeune femme fait partie de l'une des familles les plus influentes de Ty Kern. Au même titre que les Kersaint et les Le Bihan, Les Kermeur sont en effet l'une des plus importantes familles installées sur l'île et ce, depuis plusieurs génération. Si Marie est de retour, c'est parce qu'elle doit épouser le célèbre navigateur Christian Bréhat. Sur Ty Kern, la jeune femme fait la connaissance de Patrick Ryan, écrivain très intéressé par les légendes liées à la Bretagne et plus particulièrement à celles rattachées à la petite île. Mais alors que le mariage est prévu pour le lendemain, Marie découvre une mouette ensanglantée enfouie dans le voile de sa robe de mariage. Plus grave : l'un de ses deux frères, Gildas, est retrouvé mort au pied d'une falaise, un message étrange retrouvé sur lui. Peu de temps après, l'un des menhirs entourant un dolmen se met à saigner du propre sang de Gildas. Marie et ses proches sont effondrés. Mais alors que sa mère lui conseille pour son propre bien de quitter l'île, la jeune femme décide d'enquêter elle-même sur la mort de son frère. Elle est aidée en cela par Lucas Fersen, commandant de police à Paris et spécialisé dans les meurtres liés à des rituels...


Chaque été depuis maintenant presque trente ans, TF1 (comme d'autres) diffuse chaque année, sa propre saga de l'été. Alors que le réalisateur Jean Sagols a presque conservé entre 1988 et 1996 le monopole avec des séries aussi célèbres que Orages d’Été (et sa suite un an plus tard), Les Cœurs Brûlés ou Terre Indigo, d'autres ont pris depuis la relève, à l'image du réalisateur Didier Albert qui réalisa Le Bleu de l'Océan en 2003 et Mystère en 2007. Très exactement situé entre ces deux dernières, la mini-série Dolmen, demeure une surprise relativement agréable. Entourant un certain nombre de légendes, cette histoire mêlant fantastique, enquête policière et romance a de plus, l'avantage d'être interprété par des acteurs confirmés tels que Yves Renier, qui interprète le rôle de Patrick Ryan, Xavier Deluc, dans celui de Christian Bréhat, ou encore Jean-Louis Foulquier, dans celui de Milic Kermeur, le père de Marie, finalement trop peu exploité à l'écran. Manuel Gélin, fils de Daniel, et frère de Fiona est Loïc Kermeur. Heureusement qu'eux, et d'autres encore comme l'excellent Hippolyte Girardot, l'immense Georges Wilson ou Chick Ortega, qui interprète parfaitement le personnage de Pierric Le Bihan, sont là, car s'ils ne sont (logiquement) pas considérés comme les personnages centraux (quoique), ça n'est malheureusement pas grâce aux interprétations de Bruno Madinier et Ingrid Chauvin que Dolmen tire sa force.

L'intérêt se trouve d'abord fort logiquement dans le scénario, emprunt de mysticisme. Des morts nombreuses et énigmatiques. Et surtout, des conflits de patrimoines qui nous rappellent les grandes heures des séries estampillées Jean Sagols. Il en est une que je n'ai pas encore cité mais qui tire admirablement son épingle du jeu : c'est la chanteuse Nicole Croisille qui dans son rôle d'oiseau de mauvaise augure est la parfaite réplique de l'actrice Patachou qui interpréta admirablement le rôle de l'ignoble Marthe dans le diptyque Orages d’Été et Orages d’Été, avis de Tempêtes. Sans elle, avouons-le, Dolmen n'aurait pas eu la même saveur. D'autant plus que de saveur, Bruno Madinier et Ingrid Chauvin en manquent cruellement.

Alors bien évidemment, Ingrid Chauvin possède d'autres « talents » bien plus convaincants : la jeune actrice est magnifique. Malheureusement, elle joue comme un pied. On ne croit que trop rarement à la sincérité de son personnage, surtout au vu des événements qui vont se produire. Le scénario est-il à lui seul responsable du peu de crédibilité de l'actrice ? J'en doute énormément, et ne fut pas le seul à émettre une opinion négative sur Ingrid Chauvin. Quant à Bruno Madinier. Que dire de lui sinon que son interprétation est aussi plate que la romance naissante entre lui et Marie. La meilleure idée qu'aurait eu le réalisateur Didier Albert aurait été d'inverser les rôles de Bruno Madinier et de Xavier Deluc tant ce dernier possède davantage de charisme que le premier. Mais là encore, la logique voulait que ce charisme échoua forcément au personnage de navigateur et non pas à celui du flic parisien venant semer le désordre sur une petite île hermétique à toute intrusion.
Quant à l'histoire, elle grouille d’invraisemblances scénaristiques et comportementales (toujours de la part d'Ingrid Chauvin, la pauvre). Dolmen n'est donc pas exempt de défauts. Pourtant, nul doute que malgré tout, et grâce à l'interprétation des autres actrices et acteurs, la mini-série sait ménager un excellent suspens. Et puis, le cadre s'imposant comme une ode à la contemplation, on se laisse bercer par les magnifiques paysages et par la musique parfois sublime (le cortège funéraire)...

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...