Ty Kern, petite île (imaginaire) de Bretagne voit le retour de
Marie, Capitaine de Police travaillant pour le Service
régional de police judiciaire (SRPJ) de Brest. La jeune femme fait
partie de l'une des familles les plus influentes de Ty Kern. Au même
titre que les Kersaint et les Le Bihan, Les Kermeur sont en effet
l'une des plus importantes familles installées sur l'île et ce,
depuis plusieurs génération. Si Marie est de retour, c'est parce
qu'elle doit épouser le célèbre navigateur Christian Bréhat. Sur
Ty Kern, la jeune femme fait la connaissance de Patrick Ryan,
écrivain très intéressé par les légendes liées à la Bretagne
et plus particulièrement à celles rattachées à la petite île.
Mais alors que le mariage est prévu pour le lendemain, Marie
découvre une mouette ensanglantée enfouie dans le voile de sa robe
de mariage. Plus grave : l'un de ses deux frères, Gildas, est
retrouvé mort au pied d'une falaise, un message étrange retrouvé
sur lui. Peu de temps après, l'un des menhirs entourant un dolmen se
met à saigner du propre sang de Gildas. Marie et ses proches sont
effondrés. Mais alors que sa mère lui conseille pour son propre
bien de quitter l'île, la jeune femme décide d'enquêter elle-même
sur la mort de son frère. Elle est aidée en cela par Lucas Fersen,
commandant de police à Paris et spécialisé dans les meurtres liés
à des rituels...
Chaque
été depuis maintenant presque trente ans, TF1 (comme d'autres)
diffuse chaque année, sa propre saga de l'été. Alors que le
réalisateur Jean Sagols a presque conservé entre 1988 et 1996 le
monopole avec des séries aussi célèbres que Orages
d’Été
(et sa suite un an plus tard),
Les Cœurs Brûlés ou
Terre Indigo,
d'autres ont pris depuis la relève, à l'image du réalisateur
Didier Albert qui réalisa Le
Bleu de l'Océan
en 2003 et Mystère
en 2007. Très exactement situé entre ces deux dernières, la
mini-série Dolmen,
demeure une surprise relativement agréable. Entourant un certain
nombre de légendes, cette histoire mêlant fantastique, enquête
policière et romance a de plus, l'avantage d'être interprété par
des acteurs confirmés tels que Yves Renier, qui interprète le rôle
de Patrick Ryan, Xavier Deluc, dans celui de Christian Bréhat, ou
encore Jean-Louis Foulquier, dans celui de Milic Kermeur, le père de
Marie, finalement trop peu exploité à l'écran. Manuel Gélin, fils
de Daniel, et frère de Fiona est Loïc Kermeur. Heureusement qu'eux,
et d'autres encore comme l'excellent Hippolyte Girardot, l'immense
Georges Wilson ou Chick Ortega, qui interprète parfaitement le
personnage de Pierric Le Bihan, sont là, car s'ils ne sont
(logiquement) pas considérés comme les personnages centraux
(quoique), ça n'est malheureusement pas grâce aux interprétations
de Bruno Madinier et Ingrid Chauvin que Dolmen
tire sa force.
L'intérêt
se trouve d'abord fort logiquement dans le scénario, emprunt de
mysticisme. Des morts nombreuses et énigmatiques. Et surtout, des
conflits de patrimoines qui nous rappellent les grandes heures des
séries estampillées Jean Sagols. Il en est une que je n'ai pas
encore cité mais qui tire admirablement son épingle du jeu :
c'est la chanteuse Nicole Croisille qui dans son rôle d'oiseau de
mauvaise augure est la parfaite réplique de l'actrice Patachou qui
interpréta admirablement le rôle de l'ignoble Marthe dans le
diptyque Orages d’Été
et Orages d’Été,
avis de Tempêtes.
Sans elle, avouons-le, Dolmen
n'aurait pas eu la même saveur. D'autant plus que de saveur, Bruno
Madinier et Ingrid Chauvin en manquent cruellement.
Alors
bien évidemment, Ingrid Chauvin possède d'autres « talents »
bien plus convaincants : la jeune actrice est magnifique.
Malheureusement, elle joue comme un pied. On ne croit que trop
rarement à la sincérité de son personnage, surtout au vu des
événements qui vont se produire. Le scénario est-il à lui seul
responsable du peu de crédibilité de l'actrice ? J'en doute
énormément, et ne fut pas le seul à émettre une opinion négative
sur Ingrid Chauvin. Quant à Bruno Madinier. Que dire de lui sinon
que son interprétation est aussi plate que la romance naissante
entre lui et Marie. La meilleure idée qu'aurait eu le réalisateur
Didier Albert aurait été d'inverser les rôles de Bruno Madinier
et de Xavier Deluc tant ce dernier possède davantage de charisme que
le premier. Mais là encore, la logique voulait que ce charisme
échoua forcément au personnage de navigateur et non pas à celui du
flic parisien venant semer le désordre sur une petite île
hermétique à toute intrusion.
Quant
à l'histoire, elle grouille d’invraisemblances scénaristiques et
comportementales (toujours de la part d'Ingrid Chauvin, la pauvre).
Dolmen n'est donc pas exempt de défauts. Pourtant, nul doute que
malgré tout, et grâce à l'interprétation des autres actrices et
acteurs, la mini-série sait ménager un excellent suspens. Et puis,
le cadre s'imposant comme une ode à la contemplation, on se laisse
bercer par les magnifiques paysages et par la musique parfois sublime
(le cortège funéraire)...
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