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mardi 16 avril 2019

Columbo - Meurtre sous Prescription de Didier Caron (2017) - ★★★★★★★☆☆☆



Oser adapter au théâtre le tout premier téléfilm mettant en scène le célèbre lieutenant Columbo diffusé pour la toute première fois sur la chaîne de télévision américaine NBC le 20 févvrier 1968 peut paraître particulièrement gonflé. Et ce, même si ça n'est qu'un juste retour aux choses puisqu'avant de servir d'épisode pilote, Prescription: Murder était lui-même à l'origine une pièce de théâtre. Ce qui peut paraître un peu plus délicat à accepter est le fait que cinquante ans plus tard, c'est sur les planches du Théâtre Michel de Paris que ressurgisse l'inspecteur à l'imperméable fripé. Depuis la disparition de Peter Falk il y a presque huit ans, on imaginait mal un autre acteur prendre la relève même si depuis un certains temps des bruits de couloirs laissent entendre le retour du célèbre lieutenant au cinéma sous les traits de Mark Ruffalo. Mais alors que le projet prend des allures d’arlésienne à force de se faire attendre de l'autre côté de l'Atlantique, c'est donc en France que Columbo est réapparu en reprenant tout ou partie (en ajoutant même plusieurs séquences inédites du téléfilm de 198) de l'intrigue originelle.

Pour n'avoir jamais eu le plaisir de découvrir la pièce produite en 1962 par Richard Levinson et William Link intitulée "Prescription: Murder" (le Lieutenant Columbo, y étant interprété par le comédien Bert Freed), il est difficile de préciser si la pièce jouée en 2017 est en tout points identique à celle interprétée au début des années soixante. Quelques éléments donnent cependant une idée assez précise en terme d'acting puisque le personnage de la victime, Claire Flemming, l'épouse et victime du psychiatre assassin, était interprétée par l'actrice Agnes Moorehead en 1962, tandis qu'elle n'est que simplement évoquée dans la version adaptée chez nous par Didier Caron. Pour le reste, le spectateur français ne pourra comparer la pièce également mise en scène par Didier Dacon lui-même que par rapport au téléfilm réalisé par Richard Irving en 1967. Pour commencer, Didier Caron opte pour l'utilisation des musiques originales composées à l'époque par un certain Dave Grusin, auteur d'un nombre important de bandes originales de films pour le cinéma et la télévision. Ensuite, cette version 2017 implique un personnage secondaire plutôt effacé dans le téléfilm et interprété sur scène par le comédien Augustin de Monts.

La victime n'étant évoquée qu'à travers la préparation de son meurtre par son époux, le psychiatre Roy Flemming (Pierre Azéma), et la maîtresse de ce dernier (Karine Belly) et lors des différentes phases de l'enquête à venir, la pièce de Didier Caron tourne donc autour de quatre personnage parmi lesquels, le très attendu (au tournant) Martin Lamotte dont la responsabilité est ici, de taille. Est-il vraiment nécessaire de préciser que la comparaison entre Peter Falk et l'acteur et comédien français issu du café-théâtre est inutile ? Non, bien entendu. L'acteur américain étant irremplaçable, Martin Lamotte fait au mieux pour se fondre dans le personnage (même si le cigare qu'il porte presque toujours éteint jusqu'à ses lèvres fait avant tout office de gadget).On pousse un souffle de soulagement. En effet, même si l'ombre de Peter Falk plane au dessus de la tête de Martin Lamotte comme une épée de Damoclès, l'acteur français s'en sort avec les honneurs. Ce qui n'est malheureusement pas toujours le cas de Pierre Azéma qui bute sur certaines phrases et surtout, exprime avec toutes les difficultés du monde le tempérament d'un personnage autrement plus convaincant lorsqu'il était incarné par l'acteur américain Gene Barry sur le petit écran. Le public français pourra noter que par rapport au téléfilm, Didier Caron a tenté d'apporter un surcroit d'humour à travers quelques phrases pas toujours très amusantes. Quant à la résolution de l'énigme, la pièce ne s'arrête pas là où le téléfilm se concluait : en effet, après que les spectateurs aient découvert le subterfuge mis en place par le lieutenant Columbo avec l'aide de la maîtresse du psychiatre, le récit continue afin d'ajouter des éléments d'explication concluant définitivement à la responsabilité du tueur dans le meurtre de son épouse. Au final, même si la pièce de théâtre Columbo - Meurtre sous Prescription n'atteint pas le niveau de qualité du téléfilm de 1967, on se prend déjà à rêver de retrouver Martin Lamotte et d'autres ''assassins'' en puissance dans de nouvelles adaptations théatrales reprenant les meilleurs intrigues télévisuelles auxquelles le lieutenant fut confronté, et même, pourquoi pas, de nouvelles histoires inédites... ?

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