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samedi 13 avril 2019

Une chance sur Six de Jacques Malaterre (2018) - ★★★★★★★☆☆☆



Avec Une Chance sur Six, l'humoriste, imitateur, réalisateur, scénariste, chanteur, acteur (et j'en passe) Patrick Sébastien s'est fabriqué un personnage hautement narcissique. Un homme marié à une richissime épouse de dix ans son aînée, et avec laquelle il entretient depuis quelques années une entente cordiale depuis qu'il s'est découvert une attirance pour les hommes. Si la comtesse de Sarneville (l'actrice Evelyne Dandry) en question est au courant des penchants sexuels de son mari, elle refuse cependant qu'il invite en leur demeure ses amants de passage. A défaut de quoi, elle retirera le nom d'Hubert Vallon de son héritage... Bien que l'homme affirme se désintéresser de la fortune de son épouse, il a fomenté depuis quelques temps le meurtre de celle-ci à travers une machination que devra ensuite dénouer un flic véreux incarné par l'acteur Nicolas Van Beveren. Voleur, fils de voleur, Gaëtano emploie des méthodes bien particulières, un peu à la manière de la Loi de Talion : œil pour œil, dent pour dent...

A l'écriture, Patrick Sébastien, donc. Troisième participation du célèbre animateur télévisé pour le compte du réalisateur et metteur en scène français Jacques Malaterre pour lequel il avait déjà écrit et interprété les principaux rôles de Monsieur Max et la rumeur en 2014 et L'Affaire de maître Lefort deux ans plus tard. Alors que l'animateur des émissions cultes Carnaval !, Sébastien, c'est Fou, Surprise sur Prise ! (co-présenté aux côtés de l'animateur québécois Marcel Beliveau entre 1990 et 1992) ou encore Le Grand Bluff, s'apprête à mettre un terme définitif à sa présence sur les plateaux de télévision, Patrick Sébastien campe ici un personnage synthétisant ceux des deux précédents téléfilms qu'il incarna pour le petit écran en 2014 et 2016. Entre machination, meurtre, faux-semblants, il y révèle un personnage aussi charismatique qu'antipathique.

Un bourgeois méprisant, calculateur, épris de jeu, mais pas seulement dans le casino où il a ses habitudes mais également auprès d'un flic qu'il s'amusera à provoquer de son imposante stature. Un rôle très particulier puisque Patrick Sébastien, en endossant le personnage d'un homosexuel, le contraint à se faire aussi détestable que séduisant auprès d'un Nicolas Van Beveren au regard profond. L'auteur du sous-estimé T'aime n'a pas perdu de sa superbe malgré ses soixante-cinq ans et conserve son goût pour les affaires criminelles dont il se fit le chantre à travers les quatre volets de l'émission télévisée Intime Conviction en 2006. Une autre similitude perdure malheureusement avec cette mini-série de docu-fictions : ce besoin apparemment inaltérable que ressent le bonhomme à donner certaines explications aux spectateurs sur le déroulement de la machination alors que le scénario est suffisamment fluide pour qu'ils n'aient nul besoin qu'on les guide par la main. Patrick Sébastien serait-il narcissique au point de se donner le rôle du tueur commettant le meurtre parfait ? La réponse se situe en fin de métrage. Au spectateur de se faire alors une opinion sur les réelles qualités de ce téléfilm qui n'a pas à rougir devant la concurrence. Le scénario est convaincant. Tout comme le jeu des différents acteurs et actrices. La mise en scène est soignée, bien que relativement classique. Une très bonne surprise à réserver en priorité aux fans de Patrick Sébastien mais aux autres également...

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