Avec Une Chance sur
Six,
l'humoriste, imitateur, réalisateur, scénariste, chanteur, acteur
(et j'en passe) Patrick Sébastien s'est fabriqué un personnage
hautement narcissique. Un homme marié à une richissime épouse de
dix ans son aînée, et avec laquelle il entretient depuis quelques
années une entente cordiale depuis qu'il s'est découvert une
attirance pour les hommes. Si la comtesse de Sarneville (l'actrice
Evelyne Dandry) en question est au courant des penchants sexuels de
son mari, elle refuse cependant qu'il invite en leur demeure ses
amants de passage. A défaut de quoi, elle retirera le nom d'Hubert
Vallon de son héritage... Bien que l'homme affirme se désintéresser
de la fortune de son épouse, il a fomenté depuis quelques temps le
meurtre de celle-ci à travers une machination que devra ensuite
dénouer un flic véreux incarné par l'acteur Nicolas Van Beveren.
Voleur, fils de voleur, Gaëtano emploie des méthodes bien
particulières, un peu à la manière de la Loi
de Talion :
œil pour œil, dent pour dent...
A
l'écriture, Patrick Sébastien, donc. Troisième participation du
célèbre animateur télévisé pour le compte du réalisateur et
metteur en scène français Jacques Malaterre pour lequel
il avait déjà écrit et interprété les principaux rôles de
Monsieur Max et la rumeur en
2014 et L'Affaire de maître Lefort
deux ans plus tard. Alors que l'animateur des émissions cultes
Carnaval !,
Sébastien, c'est
Fou,
Surprise sur
Prise ! (co-présenté
aux côtés de l'animateur québécois Marcel Beliveau entre 1990 et
1992) ou encore Le
Grand Bluff,
s'apprête à mettre un terme définitif à sa présence sur les
plateaux de télévision, Patrick Sébastien campe ici un personnage
synthétisant ceux des deux précédents téléfilms qu'il incarna
pour le petit écran en 2014 et 2016. Entre machination, meurtre,
faux-semblants, il y révèle un personnage aussi charismatique
qu'antipathique.
Un
bourgeois méprisant, calculateur, épris de jeu, mais pas seulement
dans le casino où il a ses habitudes mais également auprès d'un
flic qu'il s'amusera à provoquer de son imposante stature. Un rôle
très particulier puisque Patrick Sébastien, en endossant le
personnage d'un homosexuel, le contraint à se faire aussi détestable
que séduisant auprès d'un Nicolas Van Beveren au regard profond.
L'auteur du sous-estimé T'aime
n'a pas perdu de sa superbe malgré ses soixante-cinq ans et conserve
son goût pour les affaires criminelles dont il se fit le chantre à
travers les quatre volets de l'émission télévisée
Intime Conviction
en 2006. Une autre similitude perdure malheureusement avec cette
mini-série de docu-fictions : ce besoin apparemment inaltérable
que ressent le bonhomme à donner certaines explications aux
spectateurs sur le déroulement de la machination alors que le
scénario est suffisamment fluide pour qu'ils n'aient nul besoin
qu'on les guide par la main. Patrick Sébastien serait-il narcissique
au point de se donner le rôle du tueur commettant le meurtre
parfait ? La réponse se situe en fin de métrage. Au spectateur
de se faire alors une opinion sur les réelles qualités de ce
téléfilm qui n'a pas à rougir devant la concurrence. Le scénario
est convaincant. Tout comme le jeu des différents acteurs et
actrices. La mise en scène est soignée, bien que relativement
classique. Une très bonne surprise à réserver en priorité aux
fans de Patrick Sébastien mais aux autres également...
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