
Des deux autres qui eux sont par contre
les meilleurs amis du monde, Damien Echols apparaît très nettement
comme la ''tête pensante''. Du moins, celui des trois qui fait
preuve d'un raisonnement qui dénote d'une intelligence et d'une
réflexion bien supérieures à celles de Misskelley et Baldwin. Les réalisateurs Joe
Berlinger et Bruce Sinofsky donnent non seulement la parole aux
familles des victimes mais également à celles des trois supposés
bourreaux. Comme on le verra par la suite, deux clans se forment. Si
certains font preuve de retenue devant la caméra, d'autres ne
cachent par leur haine. À l'image de Melissa et John Mark Byers, la
mère et le beau-père du petit Christopher qui ne mâchent pas leurs
mots en souhaitant la mort des trois accusés. Pas de distanciation
chez ce couple donc, contrairement à Pamela Branch qui devant la
caméra apparaît calme et souriante mais cache en réalité un
profond malaise. Évidemment, deux autres types de clans se forment
également lors des deux procès. D'un côté, l'accusation, de
l'autre la défense. Le spectateur assiste éberlué aux questions
posées par l'une ou l'autre des parties, aiguillant les témoignages
pouvant permettre de peser dans la balance. Des procès se déroulant
dans un calme relativement impressionnant. Outre les insupportables
images des trois victimes exposées lors des procès, l'un d'un pics
du documentaire est révélé lorsqu'est ''évoquée'' par l'un des
avocats de la défense, l'hypothèse que le triple meurtre aurait pu
être commis par le beau-père de Christopher, John Mark Byers
lui-même.
Si pour les jurés, le doute n'est pas permis puisque les
accusés seront condamnés, force est de reconnaître que la
direction que donne l'un des avocats de la défense aux questions
posées à John Mark Byers laisse des traces dans l'esprit du
spectateur. Le duel permanent auquel s'adonnent les deux parties est
fascinant et ne s'éloigne finalement pas tant des films de fiction
qui intègrent généralement à leur sujets, des séquences de
tribunaux. Si les jurés ont
l'intime conviction de la culpabilité de Jessie Misskelley Jr.,
Jason Baldwin,et Damien Echols puisque les deux premiers seront
condamnés à la prison à vie et le troisième à la peine capitale,
certains éclaircissements laissent parfois entrevoir le manque de
fondement quant à leur responsabilité dans le meurtre des trois
enfants. Paradise Lost 1 - The Child Murders at Robin Hood
Hills
est un documentaire exceptionnel et surtout très complet sur les
mécanismes d'un procès. Les deux réalisateurs se sont également
penchés sur la personnalité des trois accusés qui devant la caméra
s'expriment avec plus ou moins de bagou et d'ego.
Le charisme
et l'intelligence de Damien Echols en font le coupable idéal. De ces
monstres de fiction qui arborent ici le visage de la réalité. Le
documentaire tourne également autour de thèmes récurrents comme
d'évoquer le fait que les meurtres n'aient pu être commis que par
trois jeunes gens aux cheveux longs, vêtus de noir, amateur de
heavy Metal
et de romans d 'épouvante. La religion dans le contexte prend
notamment une place prépondérante. On y évoque le Pardon, l'Enfer,
le Jugement de Dieu. Plusieurs des témoignages s'avèrent
bouleversants, mais sans doute, l'un de ceux dont on se souviendra
longtemps après avoir vu Paradise Lost 1 - The
Child Murders at Robin Hood Hills
reste celui de Damien Echols qui après avoir entendu sa
condamnation à mort a dit : ''Après
ma mort, les gens se souviendront de moi pour toujours.[...] Je serai
en quelque sorte le croquemitaine de West memphis. Les enfants
vérifieront sous leur lit : ''Damien
y est peut-être caché''''... A noter que Paradise Lost 1 - The
Child Murders at Robin Hood Hills est le premier volet d'une trilogie consacrée à l'affaire.
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