Pierre Mondy acteur,
scénariste, réalisateur (d'un unique long-métrage intitulé
Appelez-moi Mathilde
en 1969), mais également metteur en scène de théâtre avec une
petite dizaine de pièces à son actif, telle La
Main Passe de
Georges Feydeau en 1972 ou Pieds Nus dans le Parc
de Neil Simon en 1981. Disparu le 15 septembre 2012 on l'aura vu
incarner d'innombrables personnages au cinéma (dont l'inoubliable
Sergent-Chef Chaudard de la trilogie La Septième
Compagnie),
ainsi qu'à la télévision. D'autres auront réalisé des téléfilms
à partir de ses mises en scène (Histoire de
Rire
d'Yves-André Hubert), mais Pierre Mondy œuvrera également lui-même
à la réalisation de trois d'entre eux : Comédie,
Comédie,
Sistery Feeling,
et entre les deux, ce Fantôme sur l'Oreiller
qui nous intéresse présentement. De fantôme, le scénario écrit à
quatre mains par Pierre Mondy lui-même et Christian Clavier qui
interprète également le personnage de Brice Michaud il ne sera
question que très vaguement. Au détour d'un dialogue entre
Christian Clavier, incarnant un notaire venu finaliser l'achat d'une
immense demeure (ici, un château) entre l'intéressé, le richissime
Bernard Labarges (l'acteur Michel Aumont), et le propriétaire Serge
Rouquet (Martin Lamotte). Ce que ne sait pas encore Labarges, qui
veut offrir à son épouse Élisabeth (Agnès Soral), une demeure
digne de ses ambitions, c'est que celle-ci a décidé de le quitter.
Lettre de rupture à l'appui.
Accueillant
en pleine nuit le notaire ainsi que le propriétaire (les Labarges
étant déjà les locataires du château), le futur acheteur leur
propose de passer la nuit entre les murs de l'édifice connu pour
abriter le fantôme d'une prostituée connue sous le nom de Rita la
Rouge. La nuit sera longue et propice à toute une série de
quiproquos qui mettront en péril le projet d'achat du château.
Car
outre les personnages incarnés par Aumont, Clavier, Lamotte, et
Soral viennent s'y greffer ceux interprétés par Philippe Khorsand
(Marc-André Basset, le frère d’Élisabeth), et Marie-Anne Chazel
(Martine, la fiancée de Marc-André). C'est l'occasion pour le
téléfilm de prendre des allures de pièces de théâtre. En effet,
l'écriture est bien celle d'un metteur en scène et non d'un
cinéaste. Les situations rocambolesques s'enchaînent à un rythme
relativement soutenu même s'il arrive parfois que Fantôme
sur l'Oreiller
soit moins prenant que le scénario le laissait présager. On
retrouve donc au casting trois des membres de la célèbre équipe du
Splendid. C'est d'ailleurs toujours avec beaucoup de plaisir que l'on
partage avec eux leur pitreries même si ici, le rythme des vannes a
été très largement revu à la baisse. Michel Aumont incarne un
richissime homme d'affaire imbu de sa personne, répétant
inlassablement « Pardon ? »
lorsqu'une remarque lui est désagréable.
Christian
Clavier interprète un notaire superstitieux, jetant des regard au
dessus de sa tête à chaque bruit étrange que fait la demeure (mais
sur lesquels Pierre Mondy ne laisse malheureusement jamais planer la
moindre suspicion). Philippe Khorsand, avec toute l'énergie que nous
lui connaissions, incarne l'amant persuadé d'avoir été trompé par
sa fiancée, tandis que cette dernière, campée par Marie-Anna
Chazel, fait preuve de toute la fraîcheur que l'on connaît de
l'actrice et épouse de Christian Clavier dans la vie. Martin Lamotte
est quant à lui égal à lui-même en incarnant ce propriétaire
pressé de vendre un château qui, si vu de l'extérieur possède un
charme indéniable, expose de l'intérieur un nombre incalculable de
vices cachés. Fantôme sur l'Oreiller
est au final un honnête petit téléfilm qui permet de passer un
agréable moment de détente. Mais rien de transcendant non plus...
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