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vendredi 22 juin 2018

Fantôme sur l'Oreiller de Pierre Mondy (1989) - ★★★★★★☆☆☆☆



Pierre Mondy acteur, scénariste, réalisateur (d'un unique long-métrage intitulé Appelez-moi Mathilde en 1969), mais également metteur en scène de théâtre avec une petite dizaine de pièces à son actif, telle La Main Passe de Georges Feydeau en 1972 ou Pieds Nus dans le Parc de Neil Simon en 1981. Disparu le 15 septembre 2012 on l'aura vu incarner d'innombrables personnages au cinéma (dont l'inoubliable Sergent-Chef Chaudard de la trilogie La Septième Compagnie), ainsi qu'à la télévision. D'autres auront réalisé des téléfilms à partir de ses mises en scène (Histoire de Rire d'Yves-André Hubert), mais Pierre Mondy œuvrera également lui-même à la réalisation de trois d'entre eux : Comédie, Comédie, Sistery Feeling, et entre les deux, ce Fantôme sur l'Oreiller qui nous intéresse présentement. De fantôme, le scénario écrit à quatre mains par Pierre Mondy lui-même et Christian Clavier qui interprète également le personnage de Brice Michaud il ne sera question que très vaguement. Au détour d'un dialogue entre Christian Clavier, incarnant un notaire venu finaliser l'achat d'une immense demeure (ici, un château) entre l'intéressé, le richissime Bernard Labarges (l'acteur Michel Aumont), et le propriétaire Serge Rouquet (Martin Lamotte). Ce que ne sait pas encore Labarges, qui veut offrir à son épouse Élisabeth (Agnès Soral), une demeure digne de ses ambitions, c'est que celle-ci a décidé de le quitter. Lettre de rupture à l'appui.

Accueillant en pleine nuit le notaire ainsi que le propriétaire (les Labarges étant déjà les locataires du château), le futur acheteur leur propose de passer la nuit entre les murs de l'édifice connu pour abriter le fantôme d'une prostituée connue sous le nom de Rita la Rouge. La nuit sera longue et propice à toute une série de quiproquos qui mettront en péril le projet d'achat du château.

Car outre les personnages incarnés par Aumont, Clavier, Lamotte, et Soral viennent s'y greffer ceux interprétés par Philippe Khorsand (Marc-André Basset, le frère d’Élisabeth), et Marie-Anne Chazel (Martine, la fiancée de Marc-André). C'est l'occasion pour le téléfilm de prendre des allures de pièces de théâtre. En effet, l'écriture est bien celle d'un metteur en scène et non d'un cinéaste. Les situations rocambolesques s'enchaînent à un rythme relativement soutenu même s'il arrive parfois que Fantôme sur l'Oreiller soit moins prenant que le scénario le laissait présager. On retrouve donc au casting trois des membres de la célèbre équipe du Splendid. C'est d'ailleurs toujours avec beaucoup de plaisir que l'on partage avec eux leur pitreries même si ici, le rythme des vannes a été très largement revu à la baisse. Michel Aumont incarne un richissime homme d'affaire imbu de sa personne, répétant inlassablement « Pardon ? » lorsqu'une remarque lui est désagréable.

Christian Clavier interprète un notaire superstitieux, jetant des regard au dessus de sa tête à chaque bruit étrange que fait la demeure (mais sur lesquels Pierre Mondy ne laisse malheureusement jamais planer la moindre suspicion). Philippe Khorsand, avec toute l'énergie que nous lui connaissions, incarne l'amant persuadé d'avoir été trompé par sa fiancée, tandis que cette dernière, campée par Marie-Anna Chazel, fait preuve de toute la fraîcheur que l'on connaît de l'actrice et épouse de Christian Clavier dans la vie. Martin Lamotte est quant à lui égal à lui-même en incarnant ce propriétaire pressé de vendre un château qui, si vu de l'extérieur possède un charme indéniable, expose de l'intérieur un nombre incalculable de vices cachés. Fantôme sur l'Oreiller est au final un honnête petit téléfilm qui permet de passer un agréable moment de détente. Mais rien de transcendant non plus...

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