Depuis la fin des années
soixante, le cinéaste franco-américain Jeannot Szwarc mène une
carrière on ne peut plus hétéroclite (séries télévisées, téléfilms, longs-métrages cinéma, comédies, policier, fantastique, etc...). Après avoir longtemps œuvré
dans l'univers des séries télévisées américaines en tournant des
épisodes de L'Homme de Fer,
Opération Danger,
ou Kojak,
Jeannot Szwarc se lance dans le cinéma dès 1973 avec son tout
premier long-métrage Extreme Close-Up.
La même année, il réalise plusieurs téléfilms dont The
Devil's Daughter,
dont l'histoire s'inspire très vaguement du Rosemary's
baby de
Roman Polanski. En comparaison, l’œuvre du français se révèle
assez navrante, et ne distille que très peu de moments forts.
Principalement incarné par la canadienne Belinda Montgomery, connue
pour avoir notamment interprété le rôle du Dr. Elizabeth Merrill
dans la série fantastique L 'Homme de
l'Atlantide
aux côtés de Patrick Duffy (Bobby Ewing dans le célèbre
feuilleton Dallas),
l'actrice donne la réplique à l'américaine Shelley Winters,
notamment vue dans le rôle de la concierge du
Locataire
de Roman Polanski (encore lui), de celui de Belle Rosen dans
L'Aventure du Poséidon
de Ronald Neame, ou encore dans celui de Lea dans
Gran Boleto
de Mauro Bolognini.
Le
doublage en français est totalement rédhibitoire. Bien qu'effectué
par des professionnels dont on reconnaîtra le timbre de voix, The
Devil's Daughter est
d'une tristesse à mourir. Les enjeux ne sont pas à la hauteur du
récit malgré une interprétation plutôt convaincante. D'une durée
d'un peu moins d'une heure et quart, le téléfilm de Jeannot Szwarc
souffre d'un manque de temps évident, l'empêchant de caractériser
certains de ses personnages en les précipitant un peu trop
rapidement dans des situations peu vraisemblables du fait de leur
brutalité. On pense notamment à la colocataire de l'héroIne,
mourant dans des circonstances un peu trop brusques pour que cela
demeure crédible.
The Devil's
Daughter rassemble
tout un tas d'emblèmes usuels et significatifs du domaine de la
sorcellerie. Du symbole ornant un bijou offert par le personnage
incarné par Shelley Winters à l'héroïne prénommée Diana, en
passant par la tribu d'adeptes vêtus de costumes de circonstance,
jusqu'à la peinture accrochée dans le salon de la propriétaire des
lieux un peu trop équivoque signifiant la présence du Malin et dans
lequel apparaît justement le même symbole que celui que porte la
jeune femme. Le comportement des voisins et amis de Lilith Malone
interprétée par Shelley Winters (dont le prénom rappelle le démon
originaire de Mésopotamie de la tradition juive) est lui trop
subjectif pour que l'on ose douter de leur appartenance à une secte
vouant un culte au Diable.
Tout
comme l'héroïne du Rosemary's baby
de Roman Polanski incarnée par Mia Farrow, Diane est la victime de
manipulations de la part de ses proches voisins. Sans même se douter
de leurs intentions, la jeune femme se retrouve désormais seule face
au danger. On regretterait presque de ne pas avoir en notre
possession la version originale, qui, si elle ne transforme pas ce
téléfilm en une réussite totale, demeure sans doute plus
intéressante que la pâle copie qui fut présentée chez nous. Ne
serait-ce que pour profiter du jeu macchiavélique de la toujours
excellente Shelley Winters et de la jeune Belinda Montgomery qui
malgré un catastrophique doublage, semble s'en tirer avec les
honneurs...
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