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vendredi 22 juin 2018

The devil's Daughter de Jeannot Szwarc (1973) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Depuis la fin des années soixante, le cinéaste franco-américain Jeannot Szwarc mène une carrière on ne peut plus hétéroclite (séries télévisées, téléfilms, longs-métrages cinéma, comédies, policier, fantastique, etc...). Après avoir longtemps œuvré dans l'univers des séries télévisées américaines en tournant des épisodes de L'Homme de Fer, Opération Danger, ou Kojak, Jeannot Szwarc se lance dans le cinéma dès 1973 avec son tout premier long-métrage Extreme Close-Up. La même année, il réalise plusieurs téléfilms dont The Devil's Daughter, dont l'histoire s'inspire très vaguement du Rosemary's baby de Roman Polanski. En comparaison, l’œuvre du français se révèle assez navrante, et ne distille que très peu de moments forts. Principalement incarné par la canadienne Belinda Montgomery, connue pour avoir notamment interprété le rôle du Dr. Elizabeth Merrill dans la série fantastique L 'Homme de l'Atlantide aux côtés de Patrick Duffy (Bobby Ewing dans le célèbre feuilleton Dallas), l'actrice donne la réplique à l'américaine Shelley Winters, notamment vue dans le rôle de la concierge du Locataire de Roman Polanski (encore lui), de celui de Belle Rosen dans L'Aventure du Poséidon de Ronald Neame, ou encore dans celui de Lea dans Gran Boleto de Mauro Bolognini.

Le doublage en français est totalement rédhibitoire. Bien qu'effectué par des professionnels dont on reconnaîtra le timbre de voix, The Devil's Daughter est d'une tristesse à mourir. Les enjeux ne sont pas à la hauteur du récit malgré une interprétation plutôt convaincante. D'une durée d'un peu moins d'une heure et quart, le téléfilm de Jeannot Szwarc souffre d'un manque de temps évident, l'empêchant de caractériser certains de ses personnages en les précipitant un peu trop rapidement dans des situations peu vraisemblables du fait de leur brutalité. On pense notamment à la colocataire de l'héroIne, mourant dans des circonstances un peu trop brusques pour que cela demeure crédible.

The Devil's Daughter rassemble tout un tas d'emblèmes usuels et significatifs du domaine de la sorcellerie. Du symbole ornant un bijou offert par le personnage incarné par Shelley Winters à l'héroïne prénommée Diana, en passant par la tribu d'adeptes vêtus de costumes de circonstance, jusqu'à la peinture accrochée dans le salon de la propriétaire des lieux un peu trop équivoque signifiant la présence du Malin et dans lequel apparaît justement le même symbole que celui que porte la jeune femme. Le comportement des voisins et amis de Lilith Malone interprétée par Shelley Winters (dont le prénom rappelle le démon originaire de Mésopotamie de la tradition juive) est lui trop subjectif pour que l'on ose douter de leur appartenance à une secte vouant un culte au Diable.

Tout comme l'héroïne du Rosemary's baby de Roman Polanski incarnée par Mia Farrow, Diane est la victime de manipulations de la part de ses proches voisins. Sans même se douter de leurs intentions, la jeune femme se retrouve désormais seule face au danger. On regretterait presque de ne pas avoir en notre possession la version originale, qui, si elle ne transforme pas ce téléfilm en une réussite totale, demeure sans doute plus intéressante que la pâle copie qui fut présentée chez nous. Ne serait-ce que pour profiter du jeu macchiavélique de la toujours excellente Shelley Winters et de la jeune Belinda Montgomery qui malgré un catastrophique doublage, semble s'en tirer avec les honneurs...

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